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Info franceinfo Un nouvel amendement va être déposé pour autoriser les pharmaciens à prescrire certains médicaments

À l’automne dernier, lorsque cette proposition avait été rejetée par l’Assemblée une première fois, les principaux syndicats de médecins étaient montés au créneau, jugeant que le travail des pharmaciens n’était pas d’établir un diagnostic.

Article rédigé par Solenne Le Hen
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un étalage dans une pharmacie à Paris, le 27 novembre 2017. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Le député La République en marche (LREM) et rapporteur du projet de loi Santé, Thomas Mesnier, va déposer un amendement pour que les pharmaciens puissent délivrer en urgence des médicaments normalement prescrits sur ordonnance, a appris franceinfo jeudi 28 février. Le projet doit être débattu à l'Assemblée nationale le mois prochain. C'est la seconde fois que l'élu de la Charente propose cet amendement. Un texte similaire a déjà été retoqué par l'Assemblée nationale à l'automne dernier, lors du vote de la loi de financement de la Sécurité sociale.

La donne a changé 

Cette fois-ci, le texte sera porté par la majorité. À ce titre, il a de grandes chances d'être adopté selon Carine Wolf-Tahl, pharmacienne à Rouen et présidente de l'ordre des pharmaciens. "En cas de petite urgence, il est souvent difficile pour les Français d'avoir accès à une solution hormis d'aller aux urgences quand un médecin traitant n'est pas disponible", explique celle à l'origine de cette idée. "Ce que nous proposons, c'est que les pharmaciens dans des pathologies qu'on va dire bénignes ou des petites urgences, puissent délivrer un médicament qui est normalement prescrit par un médecin, type cystite, conjonctivite, petite dermatite inflammatoire", poursuit-elle.

Le principe serait que les pharmaciens puissent "dépanner" les patients en cas de petite urgence, lorsque leur médecin traitant n’est pas disponible en soirée ou le week-end. La liste des pathologies qui entreraient dans ce cadre reste à préciser. "Dans la vraie vie, ça nous arrive [...] que des pharmaciens délivrent sans l'ordonnance, rappelle Carine Wolf-Tahl. C'est donc justement pour encadrer ces pratiques-là, sécuriser ces pratiques-là et faciliter l'accès aux soins que nous serions ravis de voir cet amendement voir le jour [...] pour répondre à cette demande d'accès aux soins non programmés."

Avec cet amendement, cette pratique serait désormais légale, encadrée par des règles strictes et pratiquée en accord avec les médecins traitants. À l’automne dernier, lorsque cette proposition avait été rejetée par l’Assemblée une première fois, les principaux syndicats de médecins étaient montés au créneau, jugeant que le travail des pharmaciens n’était pas d’établir un diagnostic et qu'en cas d'erreur, la santé des patients serait mise en danger.

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