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L'ANSM alerte sur les dangers de certains médicaments durant la grossesse

L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) lance mercredi une campagne d'information pour sensibiliser les femmes aux risques liés à la prise de médicaments pendant la grossesse.

Article rédigé par Anne-Laure Dagnet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une femme enceinte tient des comprimés dans sa main. Photo d'illustration. (ULLSTEIN BILD DTL. / ULLSTEIN BILD VIA GETTY IMAGES)

Femmes enceintes, attention aux médicaments que vous prenez ! L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) lance mercredi 2 juin une campagne d'information pour sensibiliser les femmes aux risques liés à la prise d'un médicament pendant la grossesse, estimant qu'entre 800 et 1 200 nourrissons naissent malformés tous les ans à cause de cela. Certains produits très courants peuvent même provoquer la mort du bébé et les femmes sont très mal informées.

Enceinte, une femme sur trois prend des comprimés lors des douleurs

Un sondage Viavoice pour l'ANSM dévoile que plus d'un tiers des femmes enceintes piochent dans leur pharmacie lorsqu'elles ont des nausées ou mal au dos. La plupart du temps, elles ingèrent des médicaments courants, en vente libre, mais un quart d'entre-elles prennent dans leurs réserves des pilules obtenues grâce à une ordonnance. Elles sont aussi un tiers à arrêter, sans aucun avis médical, un traitement donné par un médecin.

Les confinements successifs liés à la crise sanitaire ont aggravé le phénomène : faute de pouvoir consulter leur médecin, les femmes enceintes se sont tournées vers des proches à qui elles ont demandé conseil pour prendre un médicament ou elles ont simplement pris leurs médicaments habituels : Doliprane, Dafalgan, Spasfon, paracétamol...

L'Ibuprofène augmente le risque de fausse couche

Des médicaments très courants mais qui restent risqués dans certains cas pour les femmes enceintes, et pour leur bébé. C'est le cas par exemple de d'lbuprofène, un anti-inflammatoire qu'on a tous à la maison. Au-delà du premier trimestre de grossesse, il peut augmenter le risque de fausse couche et à partir du sixième mois, une seule prise d'Ibuprofène peut entraîner la mort du fœtus.

"Il est important, toujours, avant de prendre un médicament, même aussi courant que l'Ibuprofène, d'en discuter avec son professionnel de santé lorsque l'on est enceinte, explique la directrice de la surveillance de l'ANSM Céline Mounier à franceinfo.

"Si, au premier trimestre, on va pouvoir prendre de l'Ibuprofène en respectant la posologie et le moins longtemps possible, au deuxième et au troisième trimestre, compte tenu des risques, on ne va pas en prendre."

Céline Mounier, directrice de la surveillance de l'ANSM

à franceinfo

Seules trois femmes sur dix déclarent se sentir suffisamment informées sur les risques liés à la prise de médicament pendant la grossesse, alors qu'elles sont plus de six femmes sur dix à connaître les risques liés au tabac et à l'alcool. D'où l'importance de bien informer les femmes qui veulent avoir des enfants ou qui sont déjà enceintes : on ne prend pas n'importe quel médicament et on n'arrête pas non plus un traitement sans en parler à un médecin. Le pharmacien et la sage-femme sont aussi là pour donner des conseils.

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