Les pharmaciens autorisés à délivrer certains médicaments sans ordonnance
Cystite, angine, gastro-entérite, conjonctivite… Bientôt vous n'aurez plus besoin d'ordonnance pour soigner ces maladies. Les députés ont en effet adopté le 13 mars 2019 un amendement du rapporteur Thomas Mesnier (LREM) qui autorise, dans certaines conditions, les pharmaciens à délivrer des médicaments normalement sur ordonnance pour des pathologies bénignes.
Pour que cet amendement prenne effet, la Haute autorité de santé devra mettre en place un protocole et définir une liste précise des médicaments concernés. Ceux-ci ne se rapporteront qu’aux "pathologies bénignes du quotidien", a précisé le député Thomas Mesnier devant la commission des Affaires sociales.
Autre condition avant l’application de l’amendement : "une formation ad hoc des pharmaciens sur ces dits protocoles" et "un lien obligatoire réalisé auprès du médecin traitant", selon le rapporteur.
Les syndicats de médecins opposés à cette mesure
La ministre de la Santé Agnès Buzyn a jugé "important de réussir à avancer sur le sujet". Elle a cependant exprimé des "réserves" et a plaidé pour donner du temps à la négociation avec les syndicats de médecins, qui sont opposés à la mesure, "pour trouver une voie de sortie par le haut".
Concilier pharmaciens et médecins sur ce dossier constitue en effet une condition indispensable au succès de la mesure. "Il n’est pas question de faire le diagnostic à la place du médecin" rassurait ainsi Gilles Bonnefond, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), reçu en février 2019 par le Magazine de la santé, mais bien de permettre aux patients d’accéder à des traitements simples quand le médecin n’est pas disponible.
Et un dialogue entre ces deux professions de santé sera essentiel : "Il s'agit a priori de pathologies bénignes mais il n'y a aucun médicament bénin donc c'est important qu'ils soient bien utilisés et que le médecin soit informé car si l'épisode se renouvelle trop souvent, cela signifie qu'il va falloir qu'il fasse une exploration plus approfondie", ajoutait Gilles Bonnefond.
Interview de Gilles Bonnefond, invité du Magazine de la santé du 28 février 2019
Un autre amendement du rapporteur Thomas Mesnier élargissant les pratiques des pharmaciens a été adopté. Ce texte autorise les pharmaciens à changer de médicament notamment lorsque celui prescrit connaît une rupture d'approvisionnement susceptible de mettre en jeu le pronostic vital du patient, sans l'accord préalable du prescripteur, mais conformément aux recommandations de l'Agence nationale de sécurité du médicament.
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