Pénurie de médicaments : les trente propositions du Sénat pour y faire face
"En 2017, plus de 500 médicaments essentiels ont été signalés en tension ou rupture d’approvisionnement, soit 30% de plus qu’en 2016", note le Sénat dans un document publié le 2 octobre. Ce rapport est issu d'une mission d'information dirigée par le groupe Les Indépendants et liste 30 propositions pour prévenir les pénuries. Parmi elles : créer un programme public de production et de distribution de médicaments "essentiels" ou grouper des achats de vaccins au niveau européen.
Renforcer les moyens de la pharmacie centrale des armées
Ces dernières années, la France a constaté des ruptures de stock concernant des antibiotiques, des vaccins ou des anticancéreux. Le rapport du Sénat préconise donc de renforcer les moyens financiers de la pharmacie centrale des armées et de l'agence générale des équipements et produits de santé (Ageps), des structures publiques capables de produire des médicaments indispensables voués à un retrait du marché ou régulièrement exposés à des tensions. Les sénateurs prennent notamment l’exemple de la Suisse, qui a recours à son propre laboratoire militaire pour constituer des stocks pharmaceutiques de sécurité.
Autre proposition développée dans le rapport : la mise en place d'achats groupés dans l'Union européenne de vaccins essentiels et de médicaments se destinant à des populations restreintes. Ce mécanisme européen existe depuis 2013, mais il concerne uniquement la lutte contre les menaces sanitaires transfrontalières.
Les sénateurs recommandent par ailleurs d’aider financièrement les entreprises pharmaceutiques qui s'engageraient à fabriquer en France des substances actives essentielles, et de rendre leurs sanctions publiques quand celles-ci gèrent mal les pénuries. Le rapport suggère enfin d’inciter l'Autorité française de la concurrence à contrôler et sanctionner les pratiques spéculatives.
"La pénurie de médicaments atteint son record en 2017" Sujet diffusé le 5 mars 2018.
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