Produits amaigrissants : ''inefficaces'' et ''dangereux''
Après la Corée du Sud, la France est le deuxième pays où les femmes sont le plus à la recherche de la minceur. Six Françaises sur dix souhaitent perdre du poids, alors que la majorité n'en ont pas besoin. Et 20% des femmes minces se pensent même en surpoids. Face à cette demande croissante de minceur, les méthodes miracle se multiplient dans les pharmacies et sur Internet. Plantes, coupe-faim, ou autres compléments alimentaires promettent une perte de poids rapide et sans effort. Pourtant, selon l'Agence du médicament, leur efficacité est au mieux faible et ils ne sont souvent pas dénués d'effets indésirables. "Il n’existe aucun produit miracle. Aucune des méthodes généralement proposées pour faire perdre du poids ne peut se vanter d’obtenir un amaigrissement significatif et surtout durable", souligne l'Agence du médicament, qui fait le point le 7 juillet 2015 sur les différents produits "minceur" (Document PDF à télécharger).
Il existe de rares produits autorisés en France pour la perte de poids, prescrits uniquement aux personnes obèses ou en surpoids, comme le Xénical® par exemple. Ce dernier limite l'absorption des graisses au niveau du tube digestif, mais la perte de poids reste modeste selon l'ANSM et n'est pas suffisante au vu des effets indésirables sérieux. Ils sont principalement digestifs et le médicament limite l'action de certains traitements comme les antiépileptiques ou les contraceptif oraux. Plus globalement, ces médicaments autorisés ne promettent qu'une perte de poids faible et doivent systématiquement être accompagnés de mesures hygiéno-diététiques.
Les plantes, sans dangers ?
En capsules ou en infusions, les plantes peuvent sembler sans danger pour perdre du poids. Pourtant, ces substances, en plus de pouvoir interagir avec certains médicaments, ne sont pas anodines. L'orange amère par exemple, utilisée dans certains compléments alimentaires, expose à des risques d'infarctus et de troubles cardiaques car elle contient des substances proches de l'éphédrine. Ces produits sont surveillés de près par l'ANSM et déconseillés.
Si la majorité des préparations sont disponibles en officine, les plus dangereuses restent celles vendues sur Internet. Les produits amaigrissants sont ceux qui violent le plus la loi sur Internet. Alors qu'ils sont souvent présentés comme de simples compléments alimentaires, ces produits comportent en réalité souvent des substances interdites ou toxiques, comme la sibutramine, un anorexigène mortel. Beaucoup contiennent également des laxatifs, des métaux lourds, des antidépresseurs ou encore des substances vénéneuses… L'achat de produits minceur sur le Web est donc totalement à proscrire.
Vigilance face à la charlatanerie
Au-delà des dangers pour la santé, certains amaigrissants sont surtout des arnaques. Les coupe-faim et autres pilules qui "captent" les graisses vendues en supermarché n'ont démontré aucune efficacité. Les crèmes amincissantes, si elles ne sont pas dangereuses, n'ont elles non plus pas d'intérêt scientifiquement prouvé. Selon l'ANSM, d'autres techniques rélèvent quant à elle de la charlatanerie, comme les cabines à infrarouges, à ultrasons ou autres techniques "d'échange de magnétisme".
Chaque année, de nouveaux produits apparaissent sur le marché. Et ce renouvellement constant rend difficile le travail de réglementation et de surveillance de l'ANSM. L'Agence interdit, tant bien que mal, les publicités vantant les prouesses de préparations miracles, mais ce contrôle "ne peut être exhaustif" précise-t-elle. Elle recommande ainsi aux consommateurs la plus grande prudence : "chacun doit rester vigilant face aux promesses d’efficacité, méthodes miracle et autres charlatanismes". La perte de poids ne peut jamais se résumer à la prise d'une tisane prometteuse, mais doit impérativement se baser sur une approche globale incluant une alimentation adaptée, des exercices physiques et une thérapie comportementale. Toujours sous le contrôle d'un médecin.
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