Traitement contre le sida : une nouvelle molécule commence à repérer les cachettes du virus
Un médicament, actuellement à l'étude, cible et détruit des cellules dans lesquelles se cache le virus. La société Abivax a révélé, mardi 2 mai, les résultats d'une étude prometteuse.
C'est une approche novatrice pour le traitement du sida. Un médicament, actuellement à l'étude, cible et détruit les cellules réservoirs, où se dissimule le virus. La société Abivax, installée à Montpellier (Hérault), a révélé mardi 2 mai, les résultats d'un premier test clinique intéressant.
Une molécule pour dénicher le virus
Aujourd'hui, quand une personne est infectée par le virus VIH, elle peut être placée sous trithérapie, une association de trois médicaments qui renforce la puissance du traitement. Il est censé empêcher la multiplication du virus. Mais le VIH n'est pas détruit, il reste présent dans l'organisme au niveau des cellules dîtes "réservoirs". La nouvelle molécule, mise au point par la société montpelliéraine, s'attaque justement à ces nombreux réservoirs.
Encore plusieurs années d'études cliniques
Pour ce test mené pendant 28 jours, 30 patients infectés par le VIH ont reçu leur trithérapie habituelle associée soit à la nouvelle molécule, soit à un placébo. Le docteur Jean-Marc Steens, directeur médical d'Abivax, détaille les résultats de l'essai, tout en prévenant que l'étude est loin d'être achevée.
Chez 14 patients évaluables, sept ont montré une réduction de 40% en moyenne du réservoir dans les cellules du sang périphériques.
Docteur Steens, de la société Abivaxà franceinfo
"À présent, il faut voir si cela se confirme dans d'autres réservoirs, puisque le virus se niche partout dans le corps", ajoute le docteur Steens. Les études cliniques vont donc se poursuivre avec l'objectif de réduire l'ensemble du réservoir, de façon plus importante. Les tests vont aussi s'attacher à repérer quels sont les patients qui répondent bien et ceux qui répondent moins bien au nouveau traitement, prévient le médecin, qui s'attend à "deux ou trois ans d'études cliniques supplémentaires".
À terme, si cette molécule confirme son efficacité, on peut imaginer que les patients infectés pourront interrompre tout traitement. Mais on en est encore loin, il faudra encore franchir de nombreux obstacles.
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