Une alerte lancée sur trois médicaments anticoagulants
Les médecins biologistes sont
inquiets et viennent d'écrire à la ministre de la Santé Marisol Touraine pour
l'alerter sur les dangers de trois nouveaux anticoagulants oraux (Naco).
Les médicaments en question - Eliquis, Pradaxa et Xarelot - sont apparus en France il y a cinq ans et sont prescrits contre les problèmes de coagulation : embolies, infarctus, phlébites,
AVC.
Le problème pour les profesionnels de la santé qui ont fait part de leurs inquiétudes dans une lettre diffusée la semaine dernière par l'Agence du médicament (ANSM), c'est que ces produits nouvelle génération présentent des "facteurs de risques hémorragiques ".
Le risque d'une hémorragie interne
Jusqu'à présent les patients exposés aux risques de caillots de sang prenaient un anticoagulant bien connu :
le Previscan. Efficace, il présentait l'inconvénient de nécessiter un suivi lourd, à
savoir une prise de sang tous les 15 jours.
En 2008 arrive sur le marché une
nouvelle molécule qui ne nécessite pas
ce suivi, le Pradaxa. Les médecins se mettent à la prescrire en masse. Mais ce médicament n'est pas sans danger. La journaliste de France Info Mathilde Lemaire a ainsi rencontré Roger, 84 ans, utilisateur du médicament et qui a fait une hémorragie interne.
Delon le syndicat des jeunes biologistes médicaux (SJBM, des cas comme le sien sont nombreux, avec parfois une issue fatale. L'ancien traitement pouvait lui aussi provoquer des hémorragies.
Mais grosse différence, les anticoagulants nouvelle génération ne possédent aucun antidote à injecter d'urgence en cas de problème. Le SJBM a annoncé vendredi avoir écrit une lettre à la ministre de la Santé pour "tirer la sonnette d'alarme ".
Un traitement plus coûteux
L'ancien traitement coutait 12,50
euros par mois. Le nouveau revient à 70 euros. Par conséquent, certains s'interrogent
quant aux pressions possibles exercées par des firmes pharmaceutiques qui inciteraient
à prescrire la nouvelle molécule.
Pour le moment, il n'est pas question de remettre en cause la mise sur le marché des produits concernés, même si ils ont été placés sur la liste des médicaments sous surveillance de l'ANSM.
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