Une infection à la superbactérie résistante NDM-1 détectée en Champagne
Un cas d'infection par la superbactĂ©rie NDM-1 a Ă©tĂ© dĂ©tectĂ© dans la Marne, a-t-on appris lundi 03 aout par lâAFP. L'homme qui revenait du Vietnam, avait Ă©tĂ© hospitalisĂ©Â mi-juillet Ă l'hĂŽpital de ChĂąlons-en-Champagne avant d'ĂȘtre admis au service de rĂ©animation du CHU de Reims mi-juillet.
Selon les protocoles nationaux en vigueur, le centre hospitalier de ChĂąlons-en-Champagne a contactĂ© par courrier toutes les personnes ayant Ă©tĂ© en contact avec le patient afin quâils se soumettent Ă un test de dĂ©pistage.
"A ce jour, l'ensemble des dĂ©pistages rĂ©alisĂ©s chez les patients prĂ©sents dans l'Ă©tablissement n'a pas dĂ©tectĂ© la prĂ©sence de cette bactĂ©rie" a indiquĂ© la direction de l'hĂŽpital de ChĂąlons dans un communiquĂ© qui prĂ©cise que le risque dâĂȘtre porteur pour les autres patients en contact avec la bactĂ©rie demeure faible. « Le fait de devenir porteur n'a pas de consĂ©quence sur l'Ă©tat de santĂ© des patients" prĂ©cise Ă©galement l'hĂŽpital.
La superbactérie avait été identifiée pour la premiÚre fois en 2009 et nommée NDM-1 (New Delhi metallo-beta-lactamase) en référence à son réservoir géographique: le sous-continent indien. En 2010, elle avait été à l'origine de plusieurs cas de maladies nosocomiales en Angleterre chez des patients s'étant rendus en Inde pour du tourisme médical. Elle fait depuis l'objet d'une surveillance internationale et de directives de prises en chage dans les établissements de santé français. Elle est en effet considérée comme une bombe à retardement par les experts.
" Le terme NDM-1qualifie plus prĂ©cisemment un gĂšne de rĂ©sistance portĂ© par un plasmide (un morceau d'ADN libre) qui peut se transmettre de bactĂ©rie Ă bactĂ©rie. Il entraĂźne alors la synthĂšse d'une enzyme qui rend ces micro-organismes rĂ©sitants Ă la plupart des antibiotiques", explique le docteur Sylvain Diamantis, rĂ©fĂ©rent antiobiotique au centre hospitalier de Melun (77). "Les bactĂ©ries NDM-1 peuplent habituellement la flore intestinale de porteurs sains. Mais certaines souches bactĂ©riennes porteuses de la mutation sont facilement transmissibles par contamination foecale (comme les colibacilles). Elles sont alors susceptibles de provoquer chez des personnes fragiles des infections nosocomiales" prĂ©cise l'infectiologue qui souligne qu'une des principales craintes concernant ces superbactĂ©ries seraient qu'elles concernent des bactĂ©ries hautement virulentes, notamment responsables du cholĂ©ra ou de la peste qui deviendrait extrĂȘmement difficiles Ă traiter.
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