Mort de Naomi Musenga : l'opératrice du Samu est "effondrée"
La femme qui s'était moquée au téléphone de Naomi Musenga a pris conscience de la gravité des faits, affirment des sources syndicales à France Inter.
L'opératrice téléphonique du Samu de Strasbourg qui a reçu l'appel de Naomi Musenga le 29 décembre dernier sans la prendre au sérieux est "effondrée" et "a pris conscience de la gravité de ce qu'elle a fait", a confié à France Inter une source syndicale du CHU de Strasbourg qui s'est entretenue, mercredi 9 mai, avec cette salariée présentée comme "expérimentée".
Une lourde charge de travail
Cette femme expérimentée a débuté comme ambulancière, il y a une vingtaine d'années, avant de rejoindre le centre d'appels du Samu. Sans vouloir l'excuser, une autre source syndicale évoque une charge de travail conséquente. S'il s'agit d'"une évidente faute professionnelle" de la part de l'opératrice, selon différentes sources syndicales, à cette période des fêtes de fin d'année, les opérateurs traitent entre 2 000 et 3 000 appels par jour.
Les syndicats mentionnent également le fait que l'opératrice n'a pas été la première à traiter la demande de Naomi. Ce sont d'abord les pompiers du Bas-Rhin qui reçoivent l'appel. Au moment de transmettre l'appel au Samu, les pompiers optent déjà pour un ton moqueur : "La dame que j'ai au bout du fil, elle me dit qu'elle va mourir. Si si, ça s'entend, elle va mourir." L'opératrice du Samu aurait été, en quelque sorte, "conditionnée".
L'opératrice a été suspendue à titre conservatoire. Le parquet de Strasbourg a ouvert mercredi une enquête préliminaire pour "non-assistance à personne en péril" après la mort de Naomi Musenga, âgée de 22 ans.
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