Mort subite de l'adulte : l'hôpital Bichat lance un projet pour explorer la piste génétique
Le professeur Antoine Leenhardt veut vérifier si un gène n'est pas à l'origine de ces arythmies cardiaques imprévisibles, qui entraînent la mort de plusieurs dizaines de milliers de personnes chaque année en France.
C'est une initiative inédit en France. Antoine Leenhardt, cardiologue à l'hôpital Bichat de Paris, veut mieux comprendre les cas de mort subite à travers un projet nommé "Et si votre cœur s'arrêtait de battre ?", financé par la Fondation Cœur et Recherche. Pendant deux ans, ce spécialiste va suivre cinquante patients qui ont survécu à ces arrêts cardiaques soudains, afin d'étudier une possible piste génétique à ces arythmies du cœur imprévisibles.
Il y a quelques mois, explique Le Parisien, une équipe de la Salpêtrière, à Paris, a en effet découvert que l'anomalie d'une protéine au niveau du muscle cardiaque pourrait être à l'origine de ces cas de mort subite de l'adulte. "C'est un gène qui code pour une protéine du muscle cardiaque, explique Antoine Leenhardt, et nous souhaitons confirmer le fait que ce gène est bien impliqué dans cette arythmie cardiaque." Cette protéine mutée sera donc introduite dans le génome de rats afin de vérifier s'ils souffrent d'arythmie cardiaque.
"Ce projet de recherche est destiné à dépister des patients qui ont un cœur morphologiquement sain et qui sont pourtant à risque de mort subite", précise Antoine Leenhardt. Chaque année, en France, 40 000 personnes (le cardiologue évoque entre 50 000 et 60 000 cas dans la vidéo) meurent subitement d’un arrêt cardiaque non-récupéré, explique la Fondation sur son site. "Dans la majorité des cas, il est en rapport avec un emballement subit, extrême et anarchique du rythme cardiaque : la fibrillation ventriculaire."
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