Orpea : la ministre Brigitte Bourguignon annonce l'ouverture d'une enquête administrative et d'une enquête financière
Les ARS "iront voir tous les établissements de ce groupe", annonce aussi la ministre déléguée chargée de l'Autonomie, sur France Inter, alors que les dirigeants d'Orpea sont convoqués mardi au ministère.
Brigitte Bourguignon, la ministre déléguée chargée de l'Autonomie, a annoncé mardi 1er février sur France Inter qu'elle lance une enquête administrative de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) et une enquête financière sur le groupe Orpea. "De plus, toutes les Agences régionales de santé iront voir tous les établissements de ce groupe", ajoute-t-elle.
Le groupe Orpea est accusé de maltraitances envers les résidents de ses Ehpad après les révélations du livre-enquête Les Fossoyeurs. Une annonce alors que la ministre déléguée chargée de l'Autonomie doit recevoir mardi matin les dirigeants d'Orpéa : le directeur général pour la France, Jean-Christophe Romersi, et le nouveau PDG du groupe, Philippe Charrier.
.@BrigBourguignon : "Nous lançons une enquête" sur Orpea et "il faut taper fort pour bien montrer que l'on ne fait pas n'importe quoi dans ce pays" #le79inter pic.twitter.com/1hdqtHHxIZ
— France Inter (@franceinter) February 1, 2022
"C'est une première parce qu'il faut taper fort pour bien montrer qu'on ne fait pas n'importe quoi dans ce pays dans une activité qui est lucrative mais qui ne doit pas l'être au détriment de la bientraitance", a expliqué la ministre, affirmant qu'elle n'allait pas "se contenter" des explications que lui donneront les dirigeants du groupe lors de leur convocation mardi matin.
"Derrière tout ça, c'est un système entier visiblement qui est dénoncé et c'est ça que je veux connaître et que je veux comprendre. Donc quand je vais les voir, je vais leur dire déjà ma colère parce que ça fait deux ans que j'essaie de mettre des moyens sur cet établissement (…) et qu'un tel discrédit jeté sur un ensemble remet tout en question", s'agace la ministre.
"Il faut que la parole se libère"
"J'espère" qu'on vit une libération de la parole sur ce sujet "parce que rien n'est pire que les gens qui ne s'expriment pas", déclare Brigitte Bourguignon, croyant que certains "ont eu peur par endroit de s'exprimer malheureusement parce qu'il y a eu des pressions malheureusement. Cela se vérifie". "Il faut que la parole se libère", assure-t-elle, reconnaissant qu'il y a un "problème systémique" - voire "des problèmes qui n'ont pas été entendus pendant 20 ans" - qu'elle dit être "en train de régler".
La ministre a par ailleurs estimé que le limogeage était "un gros fusible, certes" mais qu'il ne "cache pas l'ensemble du compteur". Elle va travailler "pendant les trois semaines qui suivent" à la demande du gouvernement, "sur les sanctions, les contrôles, la transparence de ces établissements" en concertation avec les familles et les travailleurs sociaux.
Des consultations auront lieu "dans les prochains jours", précise un communiqué du ministère de la Santé, afin d’examiner les différents leviers d’action : "Un renforcement des contrôles, une meilleure prise en compte de la parole des résidents et de leurs familles dans le fonctionnement des Ehpad, une information transparente sur la qualité d’accompagnement de nos aînés dans les établissements et une évaluation régulière." Le gouvernement présentera les évolutions à mettre en oeuvre "d’ici fin février", indique également ce communiqué.
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