Plan d'action pour la pédiatrie : "Les mesures sont les bienvenues, mais on a besoin de perspectives", estime Rémi Salomon de l'AP-HP
L'exécutif a annoncé, dimanche, le lancement d'un "plan d'action immédiat" pour les urgences pédiatriques. "Une première étape" bienvenue, selon Rémi Salomon mais il estime que "les pédiatres attendent des choses plus pérennes".
Les mesures du plan d'action pour la pédiatrie "sont les bienvenues, on a été entendus, mais on a besoin de perspectives", a déclaré lundi 24 octobre sur franceinfo Rémi Salomon, président de la Commission médicale d'établissement de l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), président de la Conférence des PCME des CHU de France. Le gouvernement a annoncé dimanche le déblocage de 150 millions d’euros pour les urgences pédiatriques, après le cri d'alerte lancé par des milliers de soignants.
franceinfo : Ce plan répond-il à l'urgence de la situation ?
Rémi Salomon : C'est déjà une première étape. C'est bien que le gouvernement ait entendu l'appel des pédiatres. Cela va permettre, probablement, de mieux rémunérer ceux qui travaillent en garde la nuit, le week-end. Les pédiatres attendent des choses plus pérennes.
"Cette somme va être bienvenue pour faire face dans les semaines qui viennent, mais il faut pour le long terme reconnaître la pénibilité du travail."
Rémi Salomon, AP-HPà franceinfo
Il n'y a pas que la pédiatrie, les tensions c'est toute l'année dans toutes les disciplines. On est en crise permanente. On a réduit le nombre d'infirmiers dans les services et cela a fini par provoquer des conditions de travail qui sont devenues difficiles et les soignants ont le sentiment de ne pas faire correctement leur travail.
Le Ségur de la santé de 2022 a-t-il été inutile ?
Il a permis de revaloriser de manière assez significative et de rattraper une partie du retard au niveau des salaires. Les infirmières étaient parmi les plus mal payées dans les pays de l'OCDE. On est à peine à la moyenne, donc on pourrait faire mieux. Mais ce que le Ségur n'a pas fait, c'est de reconnaître le travail de ceux qui sont à l'hôpital la nuit, le week-end et les jours fériés. Cela n'a pas été mieux avec le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Donc, les mesures sont les bienvenues, on a été entendus, mais on a besoin de perspectives.
Les déserts médicaux ont-ils un impact sur les hôpitaux ?
Bien sûr. Ce sont d'autres causes, ce n'est pas qu'une question de budget, ce sont des décisions qui ont été prises il y a 25 ans. Cela va prendre du temps, on va reformer des médecins. Il faut remonter la pente et en attendant, davantage travailler avec les paramédicaux, coordonner la prise en charge en ville et à l'hôpital.
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