Précarité : l’histoire vraie du Palais de la Femme dans le nouveau roman de Laetitia Colombani
A 40 ans, Solène, avocate, assiste au suicide de son client en plein Palais de Justice. Un "burn-out" brutal s’ensuit et son psychiatre lui conseille de faire du bénévolat. Elle trouve alors une activité improbable qui la ramène à ses premiers désirs : écrivain public dans un foyer de femmes en difficultés. Voici comment débute le nouveau roman de Laetitia Colombani, intitulé "Les Victorieuses".
Autrice d’un premier roman intitulé "La Tresse", qui s’est vendu à un million d’exemplaires et sera bientôt adapté au cinéma, elle mêle cette fois l’histoire de cette avocate quarantenaire en quête de sens à celle des femmes d’un foyer d’accueil qui existe réellement à Paris : le Palais de la Femme, situé dans le 11ème arrondissement de la capitale.
Une femme "au destin étonnant"
Dans le roman, en parallèle de l’intrigue liée à l’avocate, qui se déroule de nos jours, on suit aussi la vie de Blanche Peyron. "C’est une femme qui a un destin étonnant. (…) On la considère comme la mère de l’Armée du Salut en France (…) Née au 19ème siècle, libre, elle disait vouloir être utile aux autres, sur le terrain, plutôt que de rester enfermée dans son foyer ", relate Laetitia Colombani au sujet de cette femme engagée.
Au travers de ce roman, on découvre l’histoire vraie de ce Palais de la Femme, qu’elle a contribué à ouvrir dans les années 1920 et qui existe toujours aujourd’hui, presque cent ans après. "Le Palais est fidèle à cette vocation : accueillir des femmes qui sont en recherche d’un abri", précise l’autrice.
Afin d'écrire ce livre, elle a été à la rencontre des femmes aujourd’hui hébergées dans ce grand immeuble de la rue de Charonne. "J’ai écouté le parcours, l’histoire des résidentes et tout cela m’a profondément changée, m’a donné envie d’être plus active, davantage à l’écoute et surtout de ne pas tourner la tête quand je croise quelqu’un dans la rue qui tend la main", témoigne la romancière.
Elle confie : "En faisant des recherches, j’ai été très surprise de toutes les violences auxquelles sont confrontées les femmes (…) Il y a des femmes qui vivent dehors, certaines sont à la rue avec leurs enfants. Toute cette réalité m’a profondément touchée".
"Je crois beaucoup aux liens"
Dans le roman, Solène écrit pour des femmes sans abri. Les femmes vont petit à petit venir lui demander de l’aide pour rédiger un CV, des formulaires administratifs, mais aussi parfois une lettre d’amour ou un poème. "Je crois beaucoup aux liens, j’ai l’impression que l’on a besoin, dans nos sociétés très individualistes, de retrouver ce lien entre les êtres. C’est une valeur qui me tient vraiment à cœur", souligne Laetitia Colombani.
Pour celles et ceux qui souhaitent en savoir plus sur le Palais de la Femme de l’Armée du Salut, rendez-vous sur son site.
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