Les manipulateurs radio en grève
Nicolas est en dernière année de formation pour devenir manipulateur radio. Un métier souvent inconnu du public, mais central à l’hôpital : "Pour moi, je trouve qu’on est un peu quand même la pierre angulaire de l’hôpital, s’il n’y a pas de service radio et bien il n’y a pas vraiment d’hôpital, l’hôpital ne peut pas vraiment exister. On est un peu un métier oublié mais en même temps un métier important. "
Un métier important, et qui cherche à recruter. Nicolas a signé un contrat avec l’APHP. En échange d’un salaire pendant ses études, le jeune homme s’engage à travailler 5 ans pour l’Assistance Publique dont les services de radiologie sont sous tension.
" Il y a certains services ou stages où l’on pouvait voir que quand même le rythme était assez soutenu, même en tant que stagiaire, après je pense que c’est le métier qui veut ça aussi."
Une profession en crise de recrutement
Dans ce service d’imagerie de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, 16 manipulateurs radio sont déjà employés. Mais un poste est encore vacant, et il est difficile de trouver quelqu’un. Depuis 2018, l’hôpital public connaît une pénurie de manipulateurs radio.
" On se sent parfois oubliés dans les primes où dans la pénibilité du travail puisqu’on travaille nous aussi auprès des patients et dans l’urgence, puisque les services d’urgence nous envoient leurs patients et ont besoin d’imagerie. Quand les patients sont amenés en radiologie après ils vont rester un certain nombre de temps en radiologie dû à la saturation des urgences donc nous on est directement impactés par les problèmes qu’ont les autres services", explique Etienne Julien.
1300 euros dans le public
Les manipulateurs du secteur public revendiquent aujourd’hui une meilleure prise en compte de la pénibilité de leur travail. Avec un salaire de départ à 1300 euros dans le public, ces écarts sont significatifs, et accélèrent le départ des manipulateurs vers le secteur privé. Cela ne se fait pas sans conséquences : moins de manipulateurs radio, c’est aussi moins de de possibilité de prise en charge pour les patients.
" Nous avons réduit un peu nos capacités d’accueil. Les patients on les prend en charge, ça il n’a pas été question de ne pas prendre en charge les patients. Mais du coup on crée du délai, on crée des reports. Pour certains patients, sur des examens d’IRM par exemple où le délai moyen en France est de 34 jours, nous pouvons avoir si l’examen n’est pas urgent à proposer des reports à deux mois par exemple" , explique Riu.
En plus des IRM et de la radio, les manipulateurs peuvent aussi réaliser des explorations et de la radiothérapie. Pour assurer ces différents services, les grévistes réclament une augmentation de 300 euros de leurs salaires.
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