Lille : suicide d’une interne en stage au CHU
Une interne en stage au CHU de Lille s'est suicidée dans la nuit du 6 au 7 janvier 2020, à l'extérieur du CHU et de la faculté de médecine. "Cette jeune professionnelle a mis fin à ses jours dans la nuit de lundi à mardi", écrit le CHU de Lille dans un communiqué diffusé le 9 janvier.
A lire aussi : Hôpitaux publics recherchent internes désespérément !
Cellule d’urgence médico-psychologique
"Elle était prise en charge pour des problèmes de santé. Son geste nous affecte tous, en particulier ses collègues, confrères et consœurs qui l'ont accueillie à son arrivée en novembre 2019", écrivent Frédéric Boiron, le directeur de l'établissement, Dominique Lacroix, le doyen de la faculté, et François-René Pruvot, président de la commission médicale d'établissement. "Notre communauté s'associe à la douleur de sa famille et de ses proches et se tient naturellement à leurs côtés" ont-ils ajouté.
"Les équipes qui travaillaient avec elle ont été très choquées", a précisé à l'AFP une source au sein du CHU. Une cellule d'urgence médico-psychologique a été déployée à partir de mardi matin au centre hospitalier.
56 heures de travail par semaine
"Nous adressons toutes nos condoléances aux proches de cette interne" nous confie Justin Breysse, président de l’InterSyndicale Nationale des Internes (ISNI) en n’avançant aucun autre commentaire puisqu’à l’heure actuelle, aucun lien n’a pu être établi entre ce drame et la situation des internes dans les hôpitaux français.
Depuis le 10 décembre 2019, les internes sont mobilisés à l’échelle nationale contre les dérives du temps de travail, avec "une durée de travail hebdomadaire moyenne de 56 heures" et un "recul du repos de sécurité" rappelle Justin Breysse. Les syndicats des internes demandent actuellement une déclaration horaire du travail pour éviter toute dérive et une nouvelle journée de manifestations aura lieu le 20 janvier 2020.
"Situations d’épuisement"
Le Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG) a de son côté rappelé dans un communiqué publié le 10 janvier "l’urgence d’engager des actions concrètes afin de mettre en place des conditions de travail décentes pour les internes qui ne mettront pas en danger ni leur santé ni celle des patient(e)s".
"Les internes sont confrontés à des conditions de travail particulièrement exigeantes, ça peut conduire des situations d'épuisement physique et mental" a précisé Emmanuelle Lebhar, porte-parole du SNJMG tout en précisant également ne pas connaître les circonstances du drame.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.