Grève des sages-femmes : Marisol Touraine prolonge la réflexion sur leur statut
Les grévistes souhaitent que les sages-femmes exerçant à l'hôpital sortent de la fonction publique hospitalière pour intégrer un statut médical. Ce qui leur permettrait d'être plus autonomes, sur le modèle des médecins.
Le dialogue se poursuivra jusqu'à la fin mars. Tentant d'apaiser la fronde des sages-femmes, en grève depuis le 16 octobre, Marisol Touraine a annoncé la poursuite du dialogue. La ministre de la Santé n'a pas pris de décision concernant leur principale revendication : le statut de la profession.
Les grévistes souhaitent en effet que les sages-femmes exerçant à l'hôpital sortent de la fonction publique hospitalière pour intégrer un statut médical qui leur permettrait d'être plus autonomes, sur le modèle des médecins. A l'issue de cette annonce, le collectif de sages-femmes grévistes, a indiqué que le mouvement de grève se poursuivait.
"Pas de consensus sur la forme"
Ce statut, au cœur de la grogne, "évoluera, mais il n'y a pas de consensus sur la forme" qu'il doit prendre, a déclaré Marisol Touraine à l'issue d'une table ronde consacrée au rôle des sages-femmes, en présence de son homologue à l'Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso. "Je crois que nous devons encore travailler", a-t-elle confirmé, indiquant que les représentants des organisations syndicales des praticiens hospitaliers seraient associés à ces discussions.
Selon la ministre, "il y a deux options sur la table" pour les sages-femmes : "rester dans la fonction publique hospitalière ou créer un nouveau cadre à l'extérieur de la fonction publique hospitalière".
"Notre revendication d'intégrer les personnels médicaux à l'hôpital a été entendue, puisque nous allons travailler avec ces professionnels médicaux autour de la table", a déclaré Caroline Raquin, représentante du collectif gréviste, à l'issue de la réunion. Elle a d'ailleurs salué "une réelle avancée".
"Une reconnaissance", oui, mais...
Cependant, de leur côté, les syndicats représentatifs à l'hôpital (CGT, FO, CFDT...) réunis en intersyndicale, sont hostiles à un statut hors fonction publique, qui implique de renoncer à certains avantages.
Vendredi, le ministre du Travail, Michel Sapin, leur a donné raison, affirmant que le travail des sages-femmes "méritait une reconnaissance" mais qu'elles n'étaient "pas des médecins".
Le professeur Pascal Gaucherand, chef du service obstétrique à l'hôpital Femme Mère Enfants de Lyon-Bron a apporté son soutien au mouvement. Lui prône un statut médical à part entière : "Au départ, on leur avait prêté le souhait d'être praticien hospitalier et je crois que ce n'est pas du tout leur revendication, qui est d'avoir un statut médical", a-t-il expliqué. Or, il est "évident qu'elles ne peuvent pas être considérées comme des infirmières, mais comme du personnel médical à part entière".
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