Reportage "Est-ce que vous vous sentez fatigué de manière anormale ?" : une campagne de dépistage de l'insuffisance cardiaque organisée dans plusieurs hôpitaux français

Difficile à diagnostiquer, l'insuffisance cardiaque peut, pourtant, être traitée lorsqu'elle est détectée. En tout, 25 hôpitaux et cliniques vont réaliser des tests pour mieux détecter cette pathologie qui touche deux millions de personnes en France.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Franceinfo a suivi l'un de ces dépistages de l'insuffisance cardiaque, à l'hôpital Saint-Joseph à Paris, en novembre 2024. (ANNE-LAURE DAGNET / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

C'est la première fois qu'une campagne de dépistage de l'insuffisance cardiaque est organisée en France, par la Société française de cardiologie. Ça se déroule, mardi 19 novembre, au CHU de Toulouse, puis dans une dizaine d'autres villes durant le mois de décembre.

En tout, 25 hôpitaux et cliniques ont fait ou vont réaliser des tests pour détecter cette pathologie qui touche deux millions de personnes et fait 70 000 morts par an, en France. L'insuffisance cardiaque peut être prise en charge si elle est détectée à temps.

Franceinfo a suivi l'un de ces dépistages à l'hôpital Saint-Joseph à Paris. Les équipes de l'hôpital accueillent les volontaires dans le hall d'entrée : "Bonjour Monsieur, je suis le docteur Jagu, quel est votre âge ?" Le visiteur, Frédéric, a 55 ans. "Est-ce que vous vous sentez fatigué de manière anormale ?", poursuit le docteur Jagu. "Oui, un peu", répond l'homme.

"Les patients ont du mal à se diagnostiquer eux-mêmes"

Pour repérer l'insuffisance cardiaque, il y a des signes résumés par une formule. EPOF : pour essoufflement, prise de poids, œdèmes et fatigue. Après l'entretien, Frédéric se fait prélever une goutte de sang au bout du doigt.

Lors de ces journées de dépistage, des examens sont réalisés rapidement afin de détecter un trouble cardiaque. (ANNE-LAURE DAGNET / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Les équipes se servent d'un nouvel appareil qui repère la présence d'une hormone libérée dans le sang quand le cœur travaille trop. Un outil essentiel pour la cardiologue Annabelle Jagu.

"Les médecins ont du mal à diagnostiquer cette maladie et les patients ont du mal à se diagnostiquer eux-mêmes"

La cardiologue Annabelle Jegu

à franceinfo

"La fatigue, ça peut être une mauvaise nuit de sommeil, précise la spécialiste. La prise de poids, ça peut être un excès de nourriture. Les œdèmes dans les jambes, ça peut être de l'insuffisance veineuse. L'essoufflement, ça peut être une bronchite... Donc, quand est-ce que je pense au cœur dans ces cas-là ? C'est très difficile."

Le résultat est rapide, dix minutes environ, et pour Frédéric c'est tout bon. Pour Marie, en revanche, le test est positif. Cette dame de 69 ans, menue, est conduite derrière un paravent pour voir la cardiologue. "Ça ne veut pas dire que vous êtes forcément insuffisante cardiaque, mais ça nous alerte et ça nécessite de voir un cardiologue, de faire un électrocardiogramme et de faire un dosage du NT-proBNP..., mais cette fois-ci par le sang", rassure le docteur.

L'insuffisance cardiaque touche deux millions de personnes et fait 70 000 morts chaque année en France. (ANNE-LAURE DAGNET / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Il y a des traitements"

Marie repart dans les étages faire son analyse au laboratoire de l'hôpital. Si son insuffisance cardiaque est confirmée, elle devra suivre un traitement : "On diagnostique parce qu'on a des solutions. Il y a des traitements, l'activité physique c'est essentiel. Quand on est insuffisant cardiaque, il faut faire attention au sel..."

Arrêter de mettre du sel dans son assiette et se mettre à faire du sport, de la marche ou du vélo, se peser régulièrement et bien suivre son traitement... Voici quelques-unes des recommandations en cas d'insuffisance cardiaque, soulignent les spécialistes.

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