Santé : les mutuelles prévoient une hausse de 8,1% de leurs cotisations en 2024
Les complémentaires santé à statut mutualiste prévoient une hausse moyenne de 8,1% de leurs cotisations en 2024, une augmentation inédite depuis des années. La hausse sera de 7,3% en moyenne pour les contrats individuels, et de 9,9% en moyenne pour les contrats collectifs obligatoires (souscrits par les entreprises pour leurs salariés), selon une enquête de la Mutualité française parue mardi 19 décembre. L'enquête porte sur 38 mutuelles, qui concernent 18,7 millions de personnes au total.
Les mutuelles sont la famille la plus importante de complémentaires santé (avec 46% des prestations versées), devant les assureurs (près de 35% du marché) et les institutions de prévoyance (un peu moins de 20%). Le gouvernement s'inquiète depuis plusieurs semaines des hausses de cotisations annoncées par les complémentaires santé pour 2024, et du risque d'impact sur le pouvoir d'achat.
Une augmentation alimentée par plusieurs facteurs
Le ministre de la Santé Aurélien Rousseau avait estimé vendredi que si l'on pouvait "expliquer" des hausses "de 5 à 7%", d'autres augmentations allant jusqu'à 12% étaient "inacceptables". Le gouvernement ne peut pas encadrer les tarifs des complémentaires santé et ne peut qu'appeler les consommateurs et les entreprises à faire jouer la concurrence. Selon les chiffres fournis par la Mutualité, la moitié au moins des adhérents des mutuelles restent dans le cadre de +5 à +7% évoqué par le ministre de la Santé.
Cette augmentation est notamment alimentée par la revalorisation des salaires et tarifs des soignants, une plus forte consommation de soins ou la diminution du remboursement des soins dentaires par la Sécu (de 70% du tarif à 60%). Selon le président de la Mutualité, l'une des solutions pour tenter d'éviter des hausses de cotisations trop fortes pourrait être de revoir le panier de soins de référence, le "contrat responsable et solidaire". Ce contrat "embarque un très haut niveau de définition des couvertures, et du coup aussi un très haut niveau de coûts", a affirmé Eric Chenut. Il serait peut-être utile de lui "donner une modularité plus grande", pour "permettre aux gens de se couvrir au niveau qui leur est nécessaire".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.