Papillomavirus : la France envisage de recommander le vaccin pour les garçons
La Haute Autorité de santé pointe une couverture vaccinale encore "insuffisante" alors que les papillomavirus humains sont responsables de plus de 6 300 nouveaux cas de cancer chaque année.
La Haute Autorité de santé (HAS) envisage d'étendre aux jeunes garçons la recommandation du vaccin contre les papillomavirus humains (HPV), "pour freiner la transmission" de ce virus responsable notamment du cancer du col de l'utérus, selon un projet d'avis publié mercredi 30 octobre. Environ 1 750 nouveaux cas de cancers causés par le HPV surviennent chaque année en France chez des hommes et 4 580 chez des femmes.
"La HAS recommande l'élargissement de la vaccination anti-HPV (...) pour tous les garçons de 11 à 14 ans révolus (...) avec un rattrapage possible pour tous les adolescents et jeunes adultes de 15 à 19 ans révolus", détaille le projet d'avis, qui sera soumis à une consultation publique pendant quatre semaines.
L'autorité sanitaire a été saisie par le ministère de la Santé pour réfléchir à cet élargissement de la vaccination, car la couverture vaccinale "reste insuffisante [elle est inférieure à 30%] au regard des objectifs fixés à 60% par le plan cancer 2014-2019".
2 900 cas de cancer de l'utérus par an
En France, la vaccination est aujourd'hui recommandée et remboursée pour toutes les jeunes filles de 11 à 14 ans et entre 15 et 19 ans en cas de rattrapage. Elle est également recommandée jusqu'à l'âge de 26 ans chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes et chez des patients immunodéprimés.
Les infections sexuellement transmissibles liées à ce virus peuvent provoquer des années plus tard des cancers chez les femmes comme chez les hommes, du col de l'utérus, du vagin, du pénis, de l'anus ou de la gorge. Le seul cancer du col de l'utérus tue encore 1 100 femmes chaque année en France et 2 900 nouveaux cas sont diagnostiqués.
La Haute Autorité de santé appuie sa recommandation sur des arguments médicaux, soulignant que "les premières données disponibles sont en faveur d'une possible efficacité des vaccins dans la prévention des cancers de la sphère ORL". Mais elle soulève aussi le fait que les recommandations actuelles posent "des questions d'éthique, d'égalité d'accès à la vaccination et de stigmatisation liée à l'orientation sexuelle et au non-respect de la vie privée".
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