Sida : un traitement préventif réduirait de 86% le risque d’infection
Une grande avancée dans la lutte contre le VIH. Ce mardi, l’Agence nationale française de recherche sur le Sida (ANRS), a annoncé aux Etats-Unis les résultats encourageants de son étude ANRD Ipergay. La prise du cocktail d’antirétroviraux Truvada, avant et après un rapport sexuel chez les hommes homosexuels, permet de réduire considérablement le risque d’infection. Le réduire de 86%.
C’est la première fois qu’une étude montre que la prise de ce médicament au moment des relations sexuelles peut offrir une protection élevée chez les gays. Jusqu’à présent le Truvada avait montré son efficacité lorsqu’il était pris tous les jours. Il est aussi efficace "à la demande ", note les chercheurs.
Une alternative au préservatif
"C’est une bonne nouvelle parce que cela fait très longtemps que l’on cherchait une alternative au préservatif pour ceux qui ne peuvent pas ou ne veulent pas l’utiliser," estime Vincent Pelletier, directeur général de Aides. Toutefois, il précise que, tout comme le préservatif, si on oublie de le prendre cela ne marche pas.
Bien que "ce traitement ne soit pas pour tout le monde, car il coûte cher, et nécessite un suivi médical, il correspond à certaines personnes pour qui le préservatif n’est pas une solution. " C'est poruquoi, "Nous demandons une autorisation temporaire d’utilisation du Truvada en France. "
Avancée
"Les centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) se félicitent des résultats d'Ipergay et de Proud [étude britannique ndrl], qui confortent l'efficacité de la prophylaxie pré-exposition (Preep) pour réduire le risque d'infection par le VIH ", a déclaré dans un communiqué le Dr Jonathan Mermin, directeur du centre national du sida aux CDC.
Cependant, "les chercheurs ne savent pas si cette approche serait efficace chez des gays ayant des relations sexuelles moins fréquentes que ceux de l'étude car ils prendraient dans ce cas moins de Truvada ", c’est-à-dire dix rapports par mois. Le directeur de la division Sida à l'Institut américain des allergies et des maladies infectieuses, Carl Dieffenbach, a quant à lui estimé que les résultats de l’étude française sont "une avancée, une nouvelle option de prévention ", mais "pas (un) bouleversement ".
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