Journée mondiale du lutte contre le sida : en France, 200 000 personnes vivent avec le VIH, le dépistage encore trop tardif
C’est la journée mondiale de lutte contre le sida, dimanche 1er décembre. La lutte contre le VIH et le sida progresse dans le monde, même si la fin de l'épidémie reste lointaine. En France, l’an dernier, près de 5 500 personnes ont découvert leur séropositivité grâce notamment à l’intensification des campagnes de détection.
En 2023, en France, deux tiers des personnes qui découvrent leur séropositivité sont des hommes, un tiers sont des femmes, selon Santé Publique France. Dans 55% des cas, la transmission s’est faite lors de rapports hétérosexuels. Plus de la moitié des découvertes concerne des personnes nées à l’étranger. Mais parmi elles, on estime que 4 sur 10 ont été contaminées par le VIH après leur arrivée en France.
"C'est une maladie invisible, indicible"
Autre statistique : celle du nombre de porteurs du VIH qui développent la maladie. Environ 900 personnes, en France, l’an dernier. La maladie et le virus n’ont donc pas disparu comme certains pourraient le croire. Le docteur Marie Médus, spécialiste des maladies infectieuses à l'hôpital de Perpignan, s’en est émue, vendredi, sur France Bleu Roussillon : "C’est une maladie invisible, indicible et on me demande encore : mais ça existe encore le VIH ? Oui bien sûr !" Maladies "invisibles" car encore tabou, souvent cachées. 200 000 personnes vivent en France avec le VIH.
Le dépistage reste la clef pour venir à bout de l’épidémie. On peut aujourd’hui, grâce aux traitements, être séropositif "porteur" donc du virus du sida, sans tomber malade. Et cela grâce aux traitements anti rétro viraux qui empêchent le virus de se démultiplier. En 2023, deux tiers des personnes qui ont développé la maladie du sida ignoraient qu’elles étaient séropositives. Toujours selon les estimations de Santé Publique France, près de 11 000 personnes en France sont porteuses du VIH sans le savoir.
Dépistage gratuit et sans ordonnance
Quand elles le découvrent, dans plus de 4 cas sur 10, c’est à un stade tardif de l’infection, quand elle est plus difficile à traiter. Plus on se soigne tôt, plus l’on a une qualité de vie, et une espérance de vie proche de la normale. D’où l’importance du dépistage le plus précoce possible. Un dépistage dont on rappelle qu’il peut se faire depuis janvier 2022 sans ordonnance et gratuitement en laboratoire. Ce qui a permis d’augmenter significativement le nombre de tests, même si cela reste encore insuffisant. Dépister, identifier les séropositifs, en plus de les soigner, cela permet de casser la chaîne de transmission du virus.
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