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Deuxième cas mondial de guérison d'un patient atteint du VIH : la méthode utilisée "n'est pas transposable", selon le directeur de l'agence nationale de recherche sur le SIDA

Après l'annonce de la guérison d'une deuxième personne atteinte du SIDA, le directeur de l'agence nationale de recherche sur la maladie a expliqué sur franceinfo que la méthode utilisée par les médecins ne pouvait pas être appliquée à tout le monde. 

Article rédigé par franceinfo
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4eme edition en France du Candlelight Day au Parc de la Villette, cérémonie de mémoire et d'hommage aux personnes disparues qui vivaient avec le VIH (illustration).  (ISORE VINCENT / MAXPPP)

Un patient atteint du VIH, ayant bénéficié d'une greffe de cellules souches, est "guéri". C'est le deuxième malade à se remettre de cette maladie, ont annoncé ses médecins mardi 10 mars.

Malheureusement, cette méthode "n'est pas transposable" sur tous les patients, a expliqué sur franceinfo le Professeur François Dabis, directeur de l’agence nationale de recherche sur le SIDA (ANRS).

franceinfo : Le patient a reçu un traitement particulier et très lourd. Peut-il convenir à tous les malades ?

François Dabis : Bien évidemment pas. Il se trouve que les personnes qui vivent avec le VIH ont souvent un risque de cancer. Ce patient avait fait un cancer. On l'a traité pour ce cancer et au cours de ce traitement on a fait disparaître le VIH. C'est très intéressant parce qu'on a maintenant plus de 30 mois de suivi de ce patient après qu'il ait eu le traitement du cancer et on est allé voir dans beaucoup de compartiments de son corps s'il existait du virus et on n'en a pas trouvé.

Pendant ces trois ans d'observation, est-ce qu'il y a eu des complications ?

C'est un patient qui a eu des complications dues au traitement du cancer comme cela arrive de temps en temps. Ceci n'est absolument pas transposable et il n'est pas raisonnable d'envisager chez les patients qui auront spontanément des cancers et le VIH un traitement de ce type.

Cette greffe de cellule souche venait de personnes ayant une résistance au VIH. C'est donc possible ?

Absolument. C'est connu depuis pas mal de temps. La fréquence est très faible, mais elle existe notamment dans des populations. Le premier patient avait été traité par hasard avec de la moelle qui portait cette résistance. Là, on l'a cherchée, trouvée et utilisée, mais cela reste exceptionnel.

Recréer ces cellules en laboratoire est-il envisageable ?

Non. Ce serait un danger immense et sur lequel aucun organisme de recherche et aucun chercheur ne va s'engager. Mais la rémission, la guérison du VIH, c'est une piste sur laquelle on travaille même si cette méthode n'est pas la solution.

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