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Sidaction : il faut "dépister plus précocement" pour "casser les chaînes de transmission", explique le directeur du centre de dépistage "Le Checkpoint"

Le week-end du Sidaction, qui permet de collecter des fonds et de sensibiliser les citoyens sur la lutte contre le sida, débute vendredi.
Article rédigé par franceinfo
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Lors de la soirée de lancement du Sidaction, le 5 mars 2018. Photo d'illustration. (VINCENT ISORE/ IP3 / MAXPPP)

"C'est un vrai enjeu de pouvoir dépister plus précocement les personnes concernées pour qu'elles aient un accès rapide à un traitement mais aussi pour casser les chaînes de transmission", explique vendredi 24 mars sur franceinfo Nicolas Derche, directeur du centre de dépistage "Le Checkpoint" du Sidaction à Paris et président de l’association Arcat, alors que débute vendredi le traditionnel week-end de collectes du Sidaction. En 2022, l'opération avait permis de recueillir 4 millions d'euros de promesses de dons.

Pour Nicolas Derche, il y a encore un niveau de méconnaissance trop grand sur ces questions : "Sidaction a sorti un sondage récemment qui indiquait que 65% des 15-24 ans ne savent pas où se faire dépister." Avec pour pour conséquence un trop grand nombre de de personnes qui vivent avec le VIH sans le savoir : "Il y a eu six millions de dépistages réalisés en 2021, c'est 8% de plus qu'en 2020 mais on est toujours en deçà de ce qui était réalisé avant la crise sanitaire."

franceinfo : Est-ce qu'on peut encore améliorer le dépistage ?

Nicolas Derche : Oui, complètement. C'est un vrai enjeu de pouvoir dépister plus précocement les personnes concernées pour qu'elles aient un accès rapide à un traitement mais aussi pour casser les chaînes de transmission. On sait depuis 15 ans maintenant qu'une personne séropositive sous traitement antirétroviral ne risque pas de transmettre le virus à ses partenaires. C'est un message important à partager pour lutter contre les sérophobies et parce qu'il permet de comprendre l'enjeu du recours au dépistage du VIH.

Quels sont les freins qui empêchent ce dépistage précoce ?

C'est peut-être parfois une méconnaissance des différents soins à notre disposition. Aujourd'hui, il y a plein de façons de se faire dépister : par exemple sans ordonnance dans un laboratoire de ville ou bien encore par des tests rapides proposés par des associations… Ces différents outils ne sont pas toujours bien connus et notamment chez les jeunes. Sidaction a sorti un sondage récemment qui indiquait que 65% des 15-24 ans ne savent pas où se faire dépister et 43% ignorent qu'il existe un traitement d'urgence.

Les associations avaient alerté sur le ralentissement du dépistage pendant le Covid, est-ce qu'il y a aujourd'hui un retour à la normale ?

Il y a eu six millions de dépistages réalisés en 2021, c'est 8% de plus qu'en 2020 mais on est toujours en deçà de ce qui était réalisé avant la crise sanitaire. Il y a donc un vrai enjeu de pouvoir reprendre au même niveau.

"On avait dépisté 5 000 personnes positives au VIH en 2021 alors qu'en général, on est plutôt autour de 6 000. Il y a donc un écart à rattraper."

Nicolas Derche, directeur du centre de dépistage "Le Checkpoint" du Sidaction

à franceinfo

Aujourd'hui, on voit que l'enjeu concernant le VIH concerne des publics discriminés pour leur identité sexuelle, leur identité de genre, leur couleur de peau, leur situation sociale ou parfois pour leur activité comme c'est le cas pour les travailleurs du sexe. Ce qui est important, c'est de pouvoir aller vers ces publics et développer des offres qui soient plus adaptées. C'est une question de moyens mais aussi de volonté politique.

Concernant l'éducation sexuelle à l'école (collèges, lycées) et les cours obligatoires notamment de sensibilisation, ça reste une priorité ?

Ça reste vraiment une priorité. On développe avec le Checkpoint des actions en milieu scolaire et notamment à l'école primaire. Il faut envisager globalement la question de la santé sexuelle et de la santé et donner toutes les billes aux jeunes et aux enfants pour qu'ils puissent faire des choix favorables pour leur santé et évidemment aux collèges et aux lycées avoir des actions très concrètes sur les questions de santé sexuelle.

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