VIH : "Le combat commence pour l'accessibilité" d'un traitement prometteur "et son prix", affirme le directeur de l'ANRS
Un anti-rétroviral du laboratoire américain Gilead a fait ses preuves dans la prévention contre le VIH. Maintenant, "le combat commence pour l'accessibilité de ce traitement et son prix", déclare lundi 29 juillet sur France Inter Yazdan Yazdanpanah, le directeur de l’ANRS Maladies infectieuses émergentes. Cette bataille doit être menée par "tous, les communautaires, les médecins, les décideurs".
Le coût du lénacapavir "est cher", souligne le professeur spécialiste des maladies infectieuses, avec 40 000 dollars par personne chaque année. Selon une estimation dévoilée par des chercheurs à la 25e Conférence internationale sur le sida, il pourrait tomber autour de 40 dollars en version générique.
"Aujourd'hui, ce traitement est aussi utilisé pour traiter les gens, dans les lignes de traitement très tardif. C'est pour ça que le prix est très cher", explique Yazdan Yazdanpanah. Sur son site, la Haute autorité de santé précise que le Sunlenca, nom commercial du lénacapavir, "est une option de dernier recours", quand d'autres traitements ne font pas effet.
Une "efficacité très importante"
Gilead a "commencé à travailler avec les fabricants de médicaments génériques pour essayer d'avoir ce traitement pour tout le monde", assure Yazdan Yazdanpanah. Sa particularité, c'est qu'il a une "efficacité très importante". Surtout, il est administré grâce à "deux injections par an, une tous les six mois", ce qui "permet une adhésion au traitement meilleure qu'un traitement tous les jours".
Peut-on parler de vaccin contre le VIH ? "C'est un débat qu'on a entre nous [les chercheurs]", répond-t-il. "C'est presque un vaccin, mais ce n'est pas un vaccin. Avec un vaccin, vous faites une injection, et ensuite vous ne faites plus rien. Pour la grippe, c'est une fois tous les ans", répond-t-il. Avec le lénacapavir, "il faut quand même suivre les personnes qui l'ont reçu, pour voir s'il est bien toléré, s'il n'y a pas d'infection", explique-t-il. De ce fait, "c'est un peu différent".
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