Pour augmenter les greffes d'organes, la France met en place un nouveau plan d'action jusqu'en 2026
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a présenté lundi 14 mars le nouveau plan pour le dons d'organes et de tissus, qui prévoit plus de moyens et une augmentation des greffes à partir de donneurs vivants.
C'est un autre effet du Covid-19. Les Français en attente d'une greffe sont de plus en plus nombreux : ils sont un peu plus de 10.000 aujourd'hui. En cause : la baisse des transplantations en raison de la crise sanitaire (-25% en 2020), et dans le même temps l'augmentation du nombre de malades éligibles.
La France espère répondre à ce défi sanitaire avec un nouveau plan d'action d'ici à 2026, dévoilé lundi par le ministère de la Santé et l'Agence de la biomédecine.
La greffe de rein représente ainsi environ deux tiers des transplantations réalisées l'année dernière. "Trop peu le sont à partir de donneurs vivants", regrette Emmanuelle Cortot-Boucher, directrice générale de l'Agence de la biomédecine. "Or, c'est la meilleure thérapeutique face à l'insuffisance rénale chronique. Mais aujourd'hui, on observe qu'en France, la part des greffes rénales qui sont réalisées à partir d'un donneur vivant reste relativement peu importante par rapport à ce que d'autres pays européens parviennent à atteindre."
Pour les greffes rénales, la France mise ainsi sur 20% de donneurs vivants en 2026, contre 16% en 2021. Au Royaume-Uni et aux Pays-Bas, 82% et 53% respectivement des greffes rénales sont liées à des donneurs vivants.
210 millions d'euros pour réaliser 40% de greffes en plus
"L'un des rôles de l'Agence de la biomédecine, c'est de faire connaître la possibilité des greffes de donneurs vivants à la fois aux proches des patients et aussi aux professionnels, pour souligner tous les bénéfices qui peuvent être attendus de cette thérapeutique" explique Emmanuelle Cortot-Bouche. "Les résultats obtenus sont meilleurs que ceux des greffes à partir de donneurs décédés."
Le plan 2022-2026 est doté de 210 millions d'euros. L'un de ces objectifs est de permettre de réaliser entre 6 760 et 8 530 greffes d'ici 2026, soit 40% de plus qu'aujourd'hui. D'ici à cette date, 150 infirmiers chevronnés seront mobilisés pour mieux coordonner les prélèvements à l'hôpital. Le plan prévoit aussi des financements plus incitatifs pour l'activité de prélèvement et de greffe, des indicateurs de performance pour juger de celle-ci, ou encore un référent "prélèvement et greffe" dans les agences régionales de santé.
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