Vaccins : des mesures pour relancer la confiance
Avec 99% de vaccinations obligatoires effectuées, la France reste en tête du classement européen. Mais pour contrer un courant anti-vaccinal qui prend chaque année un peu plus d'ampleur, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, fait le choix d'une grande concertation citoyenne.
"Je sens la limite de la parole publique depuis l'épisode de la grippe H1N1. Des décisions malencontreuses ont été prises par le gouvernement sans concertation avec les citoyens et des professionnels. Si un ministre dit voilà ce qu'il faut faire, il peut y avoir des doutes. Si ce sont des scientifiques, des professionnels, des citoyens qui disent voilà ce que nous proposons. Alors ce qui est dit est entendu car cela est partagé et débattu", explique Marisol Touraine.
Une plateforme Internet pour recueillir des propositions
En mars 2016, une plateforme Internet, ouverte aux citoyens et aux professionnels de santé, aura pour mission de recueillir toutes les propositions et d’y répondre. Elle pourra notamment déboucher en 2017 sur une évolution du calendrier vaccinal. En France, trois vaccins sont obligatoires : diphtérie, tétanos et polio. Les autres sont seulement recommandés.
"Ces statuts différents favorisent la confusion. Il n'y a qu'en France que l'on trouve deux catégories : obligatoire et recommandé. Ce qui amène certains à se poser la question : si c'est recommandé, ça veut dire que ce n'est pas si utile que cela. Alors que toutes les instances internationales considèrent que ces vaccins recommandés sont des vaccins qui doivent être réalisés", précise la ministre.
Un carnet de vaccination électronique va être testé
Le rapport remis le 12 janvier 2016, par l'ancienne députée Sandrine Hurel, a aussi inspiré à la ministre des actions plus concrètes : améliorer l’information, la recherche, lutter contre les pénuries en sanctionnant par exemple financièrement les industriels qui manqueraient à leur devoir d'approvisionnement.
Un carnet de vaccination électronique va également être testé afin de favoriser un meilleur suivi des rappels chez les adultes. "Les conséquences de la non vaccination sont plus graves que celles de la vaccination. C'est cet équilibre là qui est important. Aujourd'hui, on peut éviter des maladies très graves avec la vaccination et les conséquences de la vaccination sont relativement bénignes pour la majorité des vaccins dans la mesure où ils sont prescrits par des médecins", rappelle François Bourdillon, directeur général de l'Institut de Veille Sanitaire (InVS).
Malgré l'existence des vaccins, on enregistre chaque année une dizaine de cas de tétanos ou de méningite. Et en 2015, la grippe a fait plus de 18.000 morts.
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