Andropause : les bienfaits de la testostérone surpassent-ils les risques ?
Publiés ce 21 février dans le Journal of the American Medical Association (JAMA), quatre essais cliniques ont évalué les effets de la testostérone, administrée sous forme de gel, chez des hommes de plus de 65 ans. Ces recherches portent, au total, sur 788 participants dont les taux de testostérone étaient inférieurs à la normale, suivis dans douze sites aux Etats-Unis pendant un an.
Dans ces études, les chercheurs ont constaté une amélioration de la densité osseuse et de la santé des os chez les hommes traités avec du gel de testostérone. Chez les sujets souffrant d'une anémie inexpliquée, la prise de testostérone est également corrélée à une augmentation de la teneur sanguine en fer. En revanche, l’apport d'hormones n'apparaît pas avoir entraîné d'amélioration des problèmes de mémoire ou de cognition.
Mais les signes positifs semblent clairement avoir un revers. Les chercheurs ont en effet observé des signes inquiétants d'accroissement de problèmes cardiovasculaires avec une augmentation de 20% des plaques d'athérome dans les artères. Des données qui confirment l’état des connaissances antérieures - en 2015, l’Agence américaine des produits alimentaires et des médicaments (FDA) avait renforcé sa mise en garde contre les dangers cardiaques accrus avec de tels traitements.
"Les indications les plus fortes de l'efficacité d'une thérapie avec de la testostérone concernent la fonction sexuelle", pointe le Dr Thomas Gill, de la Humana Foundation, principal auteur de ces travaux. Bien que les résultats de l'essai clinique concernant l'aspect cardiovasculaire suscitent des inquiétudes, une étude plus étendue et sur une plus longue période reste nécessaire, selon lui.
Mettre plus fermement en garde contre les risques cardiovasculaires
Pris ensemble, ces résultats "ne changent pas matériellement l'équilibre défavorable entre la sûreté et les bienfaits d'un traitement de testostérone" pour les hommes âgés, conclut le Dr David Handelsman de l'Université de Sydney en Australie, dans un éditorial également publié dans le JAMA. "Des taux trop bas de testostérone résultant de l'obésité" et d'autres problèmes de santé liés au vieillissement "sont mieux traités par des mesures visant à modifier le mode de vie", ajoute-t-il, se prononçant aussi sur des mises en garde plus fermes quant aux risques cardiovasculaires sur les boîtes de compléments de testostérone.
Dans un autre éditorial, le Dr Eric Orwoll, professeur de médecine à l'Université de santé et des sciences d'Oregon, estime qu'à "ce stade les cliniciens et leurs patients devraient rester conscients du fait que les risques cardiovasculaires et les bienfaits d'un traitement pour accroître la testostérone n'ont pas été adéquatement mesurés".
avec AFP
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.