: Témoignages Médecins pendant un an sur une base scientifique des Terres australes françaises, "un rêve d'enfant" pour ces quatre urgentistes
Quatre jeunes médecins urgentistes ont été sélectionnés pour aller exercer leur métier pendant un an sur les bases scientifiques françaises des Terres australes françaises. Faut-il être fou ou aventurier pour partir un an dans des conditions aussi extrêmes ? franceinfo les a rencontrés.
Au moment où Emilie Fénétrier a annoncé à son entourage qu'elle s'apprêtait à partir un an sur une base scientifique en Antarctique, les réactions ont fusé, du "C'est génial" à "Tu es un peu folle", raconte-t-elle. Il faut dire que, sur place, les températures ressenties descendront jusqu'à -50 degrés. Ewen Jézéquel a une autre destination : les îles Kerguelen, perdues dans l'Océan Indien. "Moi, je viens de Bretagne, on m'a dit que ça ressemblait un peu à la Bretagne... en pire, sourit-il. Un peu plus de vent, il fait un peu plus froid et il pleut un peu plus." De son côté, Romain Savajols exercera sur l'île d'Amsterdam "qui est une toute petite île de cinq kilomètres sur dix, qui est totalement isolée au milieu de l'océan indien. C'est une des îles les plus reculées du monde."
Et pourtant, pas de quoi refroidir leur motivation. Natacha Jacquot partira pour l'île de Crozet au milieu de l'Océan Indien "et c'est un rêve d'enfant", confie la médecin. "Les Kerguelen, ces îles-là, on les a vues sur Arte quand on était petit."
"Devenir médecin pour aider des scientifiques dans une mission, représenter la France... Il y a un an, on m'aurait dit que je partais avec les manchots là-bas, je n'y aurai pas cru. C'est fou, c'est trop bien."
Natacha Jacquot, médecin urgentisteà franceinfo
Leur mission : devenir pendant un an le médecin traitant des 20 à 100 scientifiques présents sur leurs bases respectives. Finalement, être médecin couteau suisse. "Médecin, chirurgien, pharmacien, radiologue... On doit être totalement polyvalent", assure Romain. Ewen renchérit : "On sait qu'on ne saura pas tout faire, on ne pourra pas tout faire, on pourra tenter de le faire mais pas forcément avec succès. On verra bien !"
"Moi j'espère qu'il va se passer quelque chose d'assez fou parce que je pense que dans mon expérience professionnelle, je n'aurai pas 15 fois l'occasion d'opérer quelqu'un, reconnaît Natacha. Après, tout en restant humble parce que si je le fais, c'est que vraiment c'est la dernière des dernières chances. Mais en tout cas, je pense que ce sera une expérience folle."
Formation assurée par les médecins de l'armée
Avant de partir, pendant plusieurs semaines, ces quatre médecins jusqu'alors urgentistes à Angoulême, Chamonix ou Brest vont être formés par les médecins de l'armée. Départ prévu en décembre 2022. Une fois sur place, sur leur temps libre, ils pourront observer les oiseaux, les manchots.
Mais que mettront-ils dans leur valse ? "Peut-être un harmonica", sourit Natacha. Emilie s'est fait "un petit plaisir avant de partir, je me suis offert un bel appareil photo." Pour Romain, "des jumelles, du chocolat... Et des confitures de ma maman", dit-il dans un rire. Ewen, qui joue du tuba, espère aussi pouvoir emmener son instrument dans ses bagages.
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