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Trois questions sur le report de deux épreuves du concours de septième année de médecine

Plus de 8 000 étudiants en médecine ont dû repasser jeudi 22 juin deux épreuves d'"analyse de dossier clinique". Le 19 et le 21 juin, des sujets du concours ont été donnés alors qu'ils avaient déjà été utilisés pour des entraînements.

Article rédigé par franceinfo
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La façade de l'université René-Descartes, à Paris, en juillet 2015. (MAXPPP)

Ce n'est pas une première, mais les futurs médecins sont cette fois excédés. Les étudiants en sixième année de médecine ont dû repasser, jeudi 22 juin, deux épreuves d'"analyse de dossier clinique progressif" du concours classant national. Certains étudiants ont eu l'occasion de travailler sur les mêmes études de cas pendant l'année. Les associations d'élèves, très remontées, demandent que des mesures soient prises pour éviter une nouvelle annulation. Franceinfo revient en trois points sur le report de cette épreuve déterminante pour l'avenir des étudiants en médecine.

Que s'est-il passé ?

Depuis 2016, le concours de sixième année se déroule par informatique et s'appelle donc ECNi, pour Epreuves classantes nationales informatisées. Lors de l'épreuve de "Dossier clinique progressif", passée lundi 19 juin dans l'après-midi, puis mercredi 21, les 8 000 étudiants en sixième année de médecine ont planché sur des sujets qui avaient déjà été proposés aupravant.

Le premier avait été donné en entrainement en 2016. Il y avait donc une rupture d'égalité entre les redoublants et les nouveaux élèves. La deuxième étude de cas avait été donné cette année en entraînement dans une faculté lyonnaise. Ces sujets "tests" se sont donc retrouvés dans la "banque de dossiers cliniques éligibles à l'épreuve" puis ont été "tiré au sort", explique l'association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) dans un communiqué.

Pourtant, le dossier avait bien été validé par le conseil scientifique de médecine du Centre national de gestion (CNG), affirme le Journal international de Médecine. Le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation a finalement décidé de reporter les deux épreuves à ce jeudi.

Pourquoi cette épreuve est importante ?

Les épreuves classantes nationales permettent d'établir un classement qui détermine l'affectation des étudiants dans les différentes spécialités de médecine. Plus l'étudiant obtient un bon classement, plus il aura de chances d'obtenir la spécialité et la région d'affectation de son choix.

Le classement se joue parfois à 0,001 point.

Une étudiante en médecine

à franceinfo

Les étudiants préparent ces épreuves à partir de la quatrième année. L'épreuve, qui a remplacé le concours d'accès à l'internat, est donc très stressante.

"Vous imposer une nouvelle convocation en septembre pour une session complète d'épreuves à quelques semaines de votre prise de fonction serait humainement inacceptable", s'est justifié dans une lettre le président du jury national des ECN, qui a pris la décision de reporter l'épreuve à jeudi.

De leurs côtés, les ministères de l'Enseignement supérieur et des Solidarités ont convoqué un comité de suivi extraordinaire "qui se réunira le 27 juin" et demandé une "enquête de l'inspection générale", précise un communiqué.

Pourquoi les étudiants sont-ils en colère ?

"Certains étudiants sont excédés, rapporte une étudiante en médecine, interrogée par franceinfo. Sans avoir eu les sujets à l'avance, ils avaient quand même réussi l'épreuve. Or ils vont peut-être la rater demain et perdre des places au classement."

L'année dernière déjà, des étudiants lyonnais s'étaient entraîné deux mois plus tôt sur l'un des cas cliniques proposés aux ECNi lors de la réelle épreuve, relate Le quotidien du médecin. Après ces multiples désagréments, les étudiants ont fait part de leur déception sur les réseaux sociaux.

L'ANEMF s'est opposée à la réorganisation de l'épreuve, dénonçant une situation "anxiogène"

L'association étudiante réclame des mesures pour "éviter la redondance des sujets". Elle déplore également que ces erreurs interviennent alors que, selon elle, "un étudiant sur trois est dans un état dépressif". Le 13 juin dernier, un questionnaire publié par l'Isni, un syndicat étudiant, allait dans le même sens. Selon l'étude66,2% des sondés déclarent souffrir d’anxiété et 27,7% de dépression. Plus grave encore, 23,7% ont eu des idées suicidaires dont 5,8% dans le mois précédent l'enquête.

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