Vaccins obligatoires à la crèche : "Je vais attendre le délai maximum autorisé pour les faire"
Depuis le 1er janvier, onze vaccins sont obligatoires pour les enfants. Une condition nécessaire pour obtenir une place en crèche. Mais cette mesure inquiète certains parents tandis que les mairies sont forcées de s’adapter.
Madeleine en est à son sixième mois de grossesse et prépare l’inscription de son futur bébé à la crèche à Sceaux. Comme tous les enfants, il devra désormais avoir reçu les onze vaccins obligatoires pour pouvoir obtenir une place. Mais cette mesure suscite l’inquiétude chez cette maman : "Ce n’est pas quelque chose qui me plaît de les faire aux enfants rapidement si petits. Je vais attendre le délai maximum autorisé pour les faire."
Un travail de pédagogie auprès des familles
Depuis le 1er janvier, onze vaccins sont obligatoires, contre trois en 2017. Le ministère de la Santé souhaite améliorer la couverture vaccinale des enfants, en perte de vitesse depuis quelques années. "Ce qui me fait peur, c’est que ça soit plein de vaccins d’un coup", précise Madeleine qui redoute de possibles effets avec l’addition des vaccins. "Il faudrait que j’analyse chaque vaccin séparément et voir si c’est intéressant ou pas."
Des parents peu rassurés, Sonia Soares, chef du service petite enfance de la ville de Sceaux, s'attend à en recevoir dans les prochains jours. "On va devoir dès la préinscription, c’est-à-dire avant l’attribution de la place en crèche, sensibiliser les familles sur cette nouvelle loi et l’importance de nous fournir les justificatifs pour obtenir cette place en crèche", prévient-elle. Néanmoins, pour la très grande majorité des enfants, la question ne devrait pas se poser puisque "trois quarts des enfants accueillis sont déjà vaccinés par ces onze vaccins", précise la chef de service.
Des contrôles à partir du mois de juin
Le maire de Sceaux, Philippe Laurent, redoute pourtant de faire face à un véritable casse-tête lorsque des parents refuseront de faire vacciner leur enfant. Celui qui est également secrétaire général de l'Association des maires de France se voit mal dire à des parents "demain, votre enfant ne peut plus venir". Il craint également de voir des familles "accepter de faire les premiers vaccins" puis refuser de faire les autres "une fois que l’enfant est en crèche".
Pour permettre aux parents et aux mairies de s'accorder, l'Etat ne commencera les contrôles qu'à partir de juin prochain. Il laisse également aux parents un délai de trois mois après l'inscription en crèche pour être à jour dans les vaccins.
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