Indignation après les propos de Sarkozy sur les musulmans "en tout cas d'apparence"
Le président candidat a eu cette formule, lundi, à propos des victimes des tueries de Toulouse et Montauban : "Deux de nos soldats étaient musulmans, en tout cas d'apparence".
Invité de France Info, lundi 26 mars, Nicolas Sarkozy était interrogé sur les tueries de Toulouse et Montauban et les propos très virulents, la veille, de Marine Le Pen sur l'islam et l'immigration. Rappelant que "les amalgames n'ont aucun sens", le président candidat a eu cette formule pour évoquer deux victimes de Mohamed Merah : "Deux de nos soldats étaient musulmans, en tout cas d'apparence." Et d'ajouter, pour préciser sa pensée : "Comme l'on dit, la diversité visible."
Les propos ont fait bondir la famille d'Abel Chennouf, un des deux parachutistes abattus à Montauban (Tarn-et-Garonne). Selon l'avocat de la famille, Me Collard, "la famille de la victime trouve outranciers les propos du président de la République, chef des armées, qui a osé confondre apparence et religion". "Ce sont des militaires français qui ont été assassinés. Aucun d'eux, au moment de sa mort, n'exhibait la croix ou le Coran", affirme encore la famille par la voix de son avocat.
Nombreuses réactions politiques
"Cette expression, en plus d'être d'une bêtise insondable, est clairement raciste !", a jugé le Parti communiste français (PCF). "Comment le Président de la République arrive-t-il à confondre, si ce n'est en le faisant volontairement, affaire de foi et couleur de peau ? En France et dans le monde, il y a des gens athées et il y en a de toutes les couleurs ! Les préjugés racistes du candidat de l'UMP n'y changeront rien", ajoute le parti.
Le Parti socialiste (PS) a pour sa part appelé le président candidat à "maîtriser (ses) paroles" et à cesser d'utiliser "des mots qui divisent". "Alors que Nicolas Sarkozy avait refusé de lier l'immigration et le drame de Toulouse, il parvient en une phrase à résumer l'ensemble des préjugés dont souffrent nombre de Français aujourd'hui, rappelés constamment à leur origine réelle ou supposée et à leur religion présumée", a dénoncé Mireille Le Corre, responsable des enjeux liés à l'immigration et à l'intégration au sein de l'équipe de campagne de François Hollande.
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