Sarkozy veut (une nouvelle fois) "réviser" les accords de Schengen
Le président candidat a fait de la remise en cause de la libre circulation au sein des Etats membres de l'espace Schengen la principale proposition de son meeting de Villepinte. Une proposition déjà émise à plusieurs reprises depuis un an.
Les accords de Schengen à nouveau dans le viseur de Nicolas Sarkozy. A l'occasion de son grand meeting de Villepinte, dimanche 11 mars, le président candidat en a fait une proposition phare : "réviser" cette mesure datant de 1985, qui prévoit la libre circulation des personnes et des biens dans les vingt-six Etats actuellement membres de l'espace Schengen (voir la carte).
Car pour Nicolas Sarkozy, "les accords de Schengen ne permettent plus de répondre à la gravité de la situation. Ils doivent être révisés. Il faut mettre en oeuvre pour Schengen une réforme aussi structurelle que celle que nous venons de mettre en oeuvre pour l'euro".
L'espace Schengen, dans lequel les voyageurs peuvent circuler librement par voie terrestre ou aérienne, munis d'une simple carte d'identité, est l'objet de tensions croissantes au sein de l'UE, liées aux craintes concernant l'immigration clandestine, et en particulier depuis les révolutions arabes.
Une proposition déjà évoquée à plusieurs reprises depuis un an
En avril 2011, l'Elysée s'était d'ailleurs déjà prononcé en faveur d'une telle remise en cause des accords de Schengen, dont l'application était jugée "déficiente". "Nous voulons que Schengen vive, et pour que Schengen vive, Schengen doit être réformé", avait prévenu Nicolas Sarkozy le 26 avril 2011.
Le 1er décembre 2011 à Toulon, Nicolas Sarkozy avait à nouveau dit sa volonté de réformer les accords de Schengen : "L'Europe qui fait appliquer à l'intérieur le principe de la libre circulation et qui ne contrôle pas ses frontières extérieures, ça ne peut plus durer. Schengen doit être repensé".
"Dans la situation économique et sociale qui est la nôtre, si l'Europe ne maîtrise pas les entrées sur son territoire, elle ne pourra plus accueillir dignement ceux qui arrivent, elle ne pourra plus répondre à la demande d'intégration de ceux qui ont tant de mal à trouver leur place dans la société, elle ne pourra plus financer sa protection sociale", a à nouveau mis en garde Nicolas Sarkozy à Villepinte.
Un délai de douze mois laissé par Nicolas Sarkozy
Le président candidat a donc plaidé pour "des instruments de gestion des crises qui permettent d'assister les pays confrontés à des circonstances exceptionnelles et un front commun dans la lutte contre l'immigration clandestine". Et de menacer que "si, dans les douze mois qui viennent, il n'y avait aucun progrès sérieux dans cette direction, alors la France suspendrait sa participation aux accords de Schengen jusqu'à ce que les négociations aient abouti".
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