Scandale de la viande de cheval : qui y gagne, qui y perd ?
Produits bio, plats préparés congelés, boucheries chevalines... Quelles sont les conséquences du scandale de la viande de cheval étiquetée comme bœuf ?
Lasagnes, hachis parmentier, moussaka... Conséquence du scandale de la viande de cheval : ces plats cuisinés surgelés pourraient bien être boudés par les consommateurs. Lundi 18 février, Nestlé et Lidl, le numéro 1 mondial de l'agroalimentaire et le géant allemand de la distribution discount, ont annoncé qu'ils retiraient à leur tour de la vente des plats de pâtes présentés comme cuisinés au bœuf.
Le scandale de la viande de cheval étiquetée comme viande de bœuf n'a pas touché que l'entreprise française Spanghero. Au total, l'affaire porterait sur 750 tonnes de viande qui ont servi à la fabrication de 4,5 millions de plats cuisinés, vendus dans 13 pays européens, affirme l'agence française anti-fraudes. Qui ressort perdant de cette affaire ? Qui tire son épingle du jeu ? Eléments de réponse.
Les gagnants
Les produits bio. Sans surprise, les consommateurs se tournent vers la filière bio et les petits producteurs, qui offrent une meilleure traçabilité de leurs produits. "Nous sentons un regain d'intérêt dans nos magasins", explique au Figaro Gilles Piquet-Pellorce, le directeur général de Biocoop, premier groupe de distribution de de produits bio en France. Biocoop constate une augmentation "de 5% à 10%" depuis le début de la crise. "Ce genre de crise alimentaire va encore accentuer la tendance des gens à consommer de façon plus responsable", estime le patron de Biocoop, qui note une augmentation de la fréquentation du rayon produits frais depuis une dizaine de jours.
Les boucheries chevalines. Plus surprenant : la viande de cheval suscite un regain d'intérêt chez les adeptes et en amène de nouveaux vers les boucheries chevalines, comme le montre ce reportage de France 2 réalisé samedi 16 février. La peur et la polémique suscitées par l'affaire de la viande cheval a poussé ses adeptes à défendre leur goût pour la viande équine. "Il y a un petit regain d'activité en ce moment", note ainsi un boucher chevalin d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais). La région Nord-Pas-de-Calais est la plus grosse consommatrice de viande chevaline. Elle totalise 20% de la consommation de cheval française, soulignent nos confrères de France 3 Nord Pas-de-Calais. Mais la clientèle habituelle des vendeurs spécialisés reste tout de même plutôt âgée.
Les perdants
Les produits surgelés. Principale victime du scandale : les produits surgelés. Les consommateurs ont tendance à privilégier le frais, à faire eux-mêmes leur cuisine plutôt que d'acheter un plat préparé et congelé. Le Figaro cite mardi 19 février "l'un des principaux distributeurs français" qui a vu ses ventes de surgelés baisser de 6,4%, la semaine précédente. Des hard discount aux hypermarchés, tous les rayons surgelés sont concernés. Sans parler de psychose, les consommateurs n'hésitent pas à rapporter leurs produits ou à interroger les distributeurs sur la provenance des aliments.
"Les produits surgelés sont les dommages collatéraux de ce scandale, dans une tendance qui était déjà mauvaise en grandes et moyennes surfaces pour les plats cuisinés", indique le porte-parole d'une grande enseigne au Figaro. Une tendance confirmée mardi par le gouvernement. "Les ventes de surgelés, c'est moins 5% en France le week-end dernier. Il faut penser aux salariés de Picard, de Findus", a ainsi expliqué Benoît Hamon, le ministre de la Consommation, sur France Info.
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