Affaire du Mediator : garde à vue pour trois cadres de Servier
Pourquoi des documents ont-ils été passés à la broyeuse après l'éclatement du scandale puis avant la toute première perquisition ? C'est la question que se posent les enquêteurs. Pour y répondre, ils ont placé trois cadres des laboratoires en garde à vue, suite au témoignage de l'ancien responsable de la sécurité chez Servier.
Perquisition au nouveau siège social dans les Hauts de Seine
"Nous broyons des documents tous les jours, comme toutes les sociétés" , se défend un porte-parole du groupe. "De plus, nous venons de déménager le siège social, et les questions des enquêteurs portent sur cette période du déménagement, échelonné sur plusieurs mois de l'été jusqu'en décembre 2011" . Un argument qui n'a pour l'instant pas convaincu les enquêteurs : une perquisition a été effectuée dans la matinée au siège de l'entreprise, à Suresnes, par les gendarmes et les policiers.
Pour le député socialiste Gérard Bapt, qui avait présidé la mission d'information parlementaire sur le Mediator, cette nouvelle perquisition n'est pas une surprise : "Servier a cherché à effacer ce qui allait dans le sens de déclarations très lourdes d'anciens chercheurs des laboratoires" .
Dans deux mois jour pour jour, c'est Jacques Servier lui-même qui devra s'expliquer devant les juges à Nanterre. Le Mediator, retiré du marché en 2009 mais prescrit pendant 30 ans, provoquait de graves lésions cardiaques : 500 à 2.000 patients en seraient morts.
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