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Pourquoi la fin du monde n'aura pas lieu le 21 décembre

Et si le 21/12/2012 était une journée tout à fait comme les autres ? Et si les théories catastrophistes qui prédisent pour ce jour-là l'Apocalypse n'avaient aucun fondement scientifique ? France Info vous donne cinq bonnes raisons de ne pas croire à la fin du monde.
Article rédigé par Ludovic Pauchant
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Franceinfo (Franceinfo)

La fin du monde n'est pas pour le 21 décembre 2012. La
communauté scientifique a beau le hurler partout où, inquiets, les sceptiques l'interrogent
à ce sujet
, il s'en trouve encore quelques-uns pour croire, dur comme fer, que
la Fin adviendra ce jour-là. Eternelle crainte que le ciel ne tombe sur la tête.
Ou, peut-être, parce que l'humanité est peut-être encore trop jeune pour penser
son devenir vraiment autrement : "La notion d'évolution est très récente
dans l'histoire de l'humanité. On la date à peu près à la Révolution française.
Auparavant, on avait tendance à expliquer l'évolution en termes catastrophistes,
persuadés qu'il y avait une catastrophe et que tout recommençait..."
,
explique ainsi l'historien
Bernard Sergent, auteur de "La fin du monde " aux Editions Librio.

Deux
siècles plus tard, le flou ne semble pas tout à fait dissipé.
Pourtant,
aucune des prétendues théories avancées pour défendre cette funeste hypothèse ne
repose sur un fondement scientifique solide.

Nibiru n'entrera pas en collision avec la Terre

La Nasa est
formelle
 : si une planète, un astéroïde ou quelque autre bout de rocher
menaçant devait entrer en collision avec la Terre pour potentiellement la
réduire à néant, les astronomes l'auraient déjà identifié depuis... dix ans. Il
serait d'ailleurs, en ce moment, visible à l'œil nu, puisque la fin de la vie
sur Terre supposerait que la taille du corps inopportun en question soit au
moins égale à un kilomètre. Thomas Morrison, astrobiologiste à la Nasa,
explique ainsi que "s'il y avait quelque chose là-bas comme une planète
dirigée vers la Terre , ce serait déjà l'un des objets les plus brillants dans
le ciel. Tout le monde sur Terre pourrait le voir. Vous n'avez pas besoin de
demander au gouvernement, il suffit de sortir et lever les yeux au ciel. Elle
n'est pas là."
 Il semble donc que les Sumériens se soient
encore trompés : selon leurs calculs, la planète Nibiru, en orbite autour
du Soleil avec une révolution de 3.600 ans, devait déjà entrer en collision
avec la nôtre en...  2003. Encore raté. Le déplacement polaire ? Loufoque.

Puisqu'on vous le dit : pour l'agence spatiale, la théorie du
"déplacement polaire " est complètement farfelue
 : une prétendue rotation
de la surface de la Terre de 180 degrés autour du noyau est, selon la très
sérieuse agence américaine, "impossible ". Les continents se
déplacent effectivement, mais... très très très lentement. Les plaques
continentales se déplaçant, au mieux de leur forme (c'est-à-dire dans certaines
région du Sud-Est asiatique (Papouasie-Nouvelle Guinée) et du Pacifique
(Tonga-Kermadec)), à la vitesse record de 20 cm/an, il n'y a rien à
craindre de ce côté-là. 

Les Mayas n'ont pas prédit la fin du monde

Aucune étude historique digne de ce nom n'est parvenue à
démontrer que, comme l'affirment certains, la fin du monde ait été datée au
21/12/2012 par les Mayas. D'abord parce que leur calendrier ne s'arrête pas à
cette date, mais probablement un ou deux siècles plus tard, en 2116 ou en

  1. La date du 21/12/2012 avait été déterminée par John Eric Sidney
    Thompson, spécialiste de la culture maya, qui n'avait pas pris en compte une
    interruption dans l'usage du calendrier maya lors de l'occupation de deux cités-temples
    par des tribus mexicaines. Ensuite parce que, quand bien même le calendrier s'interromprait-il,
    cela n'aurait comme signification que le début d'un nouveau cycle. Car si, selon
    certains chercheurs, le "4 ahau 3 kankin ", peut éventuellement correspondre
    au 21 décembre 2012 de notre calendrier,
    il ne marque pas l'annonce d'un cataclysme. La date, trouvée gravée sur un
    fragment d'une imposante stèle de pierre taillée, le "Monument 6 ",
    conservé sur le site archéologique de Mucuspana au sud du Mexique, annonce un... renouveau : "Il s'agirait du retour de Bolonyocte, une divinité qui
    remettrait le temps en marche
    ", explique Jean-Michel Hoppan, archéologue
    et spécialiste de l'écriture maya. Raté, raté, raté. Le fantasme de l'alignement apocalyptique

La rumeur bourdonne que le 21 décembre 2012 coïncidera avec un
terrible alignement planétaire. Il faut donc rappeler à la rumeur qu'aucun
alignement planétaire n'a été calculé pour les prochaines décennies, et que, si
c'était tout de même le cas, son effet serait parfaitement négligeable : à
l'échelle de l'Univers, si la Voie lactée était la France,
le système solaire serait une pièce d'un euro perdue dans un champ. La Terre, elle, serait elle-même perdue dans les imperfections de ladite pièce. C'est dire si les comètes, si lointaines, se fichent complètement de l'alignement de la Terre. Notons
d'ailleurs que, tous les ans en décembre, Terre et Soleil tendent à s'aligner
avec la Voie Lactée : nous sommes toujours là. 

La Terre pourrait bien perdre le Nord mais ....

La Nasa expédie aussi à la corbeille à sornettes la possibilité,
évoquée, d'une inversion de la polarité magnétique de la Terre qui provoquerait
séismes, raz de marée, ou variations extraordinaires de températures. Non que l'hypothèse soit sotte : c'est en fait la seule crédible puisque le
phénomène est scientifiquement avéré. Peut-être juste parce que la dernière
inversion du champ magnétique terrestre est survenue quelque part dans les
années 780.000 avant notre ère. Et que le phénomène, au cours des 200 derniers millions d'années, n'a
eu lieu que 300 fois. Soit une fois tous les 650.000 ans : même s'il se
produit à des fréquences "variables", à 130.000 ans près, il est mathématiquement
très peu probable que la Terre perde le Nord le 21/12/2012...  

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