Espace : la Chine va retourner sur la Lune en embarquant un instrument français pour mesurer le radon lunaire
La mission Chang'E-6 doit décoller en mai 2024 à bord d'une fusée Longue Marche, direction la face cachée de la Lune. Depuis l'atterrissage de Chang'e-3, le 14 décembre 2013, la Chine a construit une station spatiale, envoyé un robot sur Mars et est devenue la première nation à poser une sonde sur la face cachée de la Lune.
L’objectif de Chang’E-6 est de rapporter pour la première fois des échantillons de roche de cette région invisible depuis la Terre, mais aussi étudier la très ténue atmosphère qui entoure notre satellite. Ce travail est confié à un instrument appelé DORN, conçu par l'Institut de recherche en astrophysique et planétologie de Toulouse (IRAP).
DORN va être chargé de mesurer la présence d'un gaz radioactif, le radon. "C’est un gaz qui est produit dans les roches à l’intérieur de la Lune, précise Pierre-Yves Meslin, planétologue à l'IRAP, justement en Chine en ce moment pour préparer cette mission. Une certaine quantité de ce gaz qui est produit dans la croûte lunaire va pouvoir atteindre la surface et migrer probablement des zones les plus chaudes vers les zones les plus froides, notamment jusqu’au niveau des régions polaires où il peut être piégé de façon cryogénique et former des glaces"
"C’est un petit peu comme un gaz traceur qui va nous permettre de comprendre le transport des autres gaz et des autres espèces volatiles dans l’environnement lunaire."
Pierre-Yves Meslin, planétologue à l'IRAPà franceinfo
DORN aura deux jours pour réaliser ses mesures sur la Lune et aider à mieux comprendre donc la dynamique de la faible atmosphère locale. La mission principale chinoise, elle, redécollera alors pour renvoyer vers la Terre sa précieuse cargaison d'échantillons. Prochain objectif pour la Chine : envoyer des humains sur la Lune d'ici 2030 et construire une base lunaire.
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