La sonde chinoise a achevé son prélèvement d'échantillons sur la Lune
L'engin spatial lancé par la Chine le 23 novembre, dans le but de ramener des roches lunaires, est le premier à tenter une telle mission depuis 1976.
Une mission finalisée avec plus d'un jour d'avance. La sonde chinoise envoyée sur une zone inexplorée de la Lune a achevé son prélèvement de sol lunaire, qu'elle se prépare à rapporter sur Terre, a annoncé, jeudi 3 décembre, l'agence spatiale nationale. La sonde Chang'e 5, arrivée mardi sur l'astre lunaire, a chargé ses échantillons dans un conteneur spécial. "L'opération de prospection scientifique s'est déroulée comme prévu", a fait savoir l'agence spatiale sans plus de détails.
La Chine avait envisagé une durée de deux jours pour les prélèvements et d'environ 23 jours pour l'ensemble de cette mission, la première destinée à recueillir des échantillons lunaires depuis les années 1970. L'objectif est de rapporter environ 2 kilos de roches en perçant le sol jusqu'à deux mètres de profondeur. Après analyse par les scientifiques, elles permettront d'ajouter des pièces supplémentaires au grand puzzle de l'histoire lunaire.
L'arrivée des roches prévue mi-décembre
"Ils ont deux façons de prélever. La sonde est équipée d’un bras robotisé avec une pelle au bout pour prélever à la surface. Mais, ce qui est assez exceptionnel, c’est qu’il a aussi un système de forage", a expliqué, mercredi, à France 3 Grand Est, Jessica Flahaut, chargée de recherche CNRS, géologue martienne et lunaire à Nancy (CRPG/CNRS/Université de Lorraine), qui a travaillé sur le projet de la sonde Chang'e 5. Elle a suivi en direct les opérations d'alunissage depuis son domicile, à Nancy, où elle télétravaille.
Les prélèvements effectués, le véhicule robotisé doit désormais s'amarrer à la sonde en orbite Chang'e 5 pour le voyage retour vers la Terre. Le véhicule de décollage devrait se détacher de la surface lunaire avec les échantillons et s'amarrer à la sonde qui, à présent, se trouve en orbite autour de la Lune. Ces échantillons seront alors transférés dans une capsule logée dans la sonde pour le retour vers la Terre. Ce retour devrait intervenir avant la mi-décembre, en Mongolie intérieure.
Si le retour sur Terre se déroule sans encombre, la Chine deviendra le troisième pays à rapporter des échantillons de la Lune, après les Etats-Unis et l'ex-URSS. La dernière tentative était soviétique, avec la mission inhabitée Luna 24, menée avec succès en 1976. Au-delà de l'intérêt scientifique de ramener des échantillons, cette mission permet à la Chine de tester des manœuvres et des technologies cruciales pour mener à bien son projet d'envoyer des astronautes sur la Lune d'ici 2030.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.