: Vidéo Nuit des étoiles 2021 : Triangle d'été, Arcturus, Antarès et Voie lactée... Connaissez-vous les stars à observer dans le ciel ?
La 31e édition de la Nuit des étoiles se tient du 6 au 8 août. Si le ciel est dégagé, ce sera l'occasion de lever les yeux et d'admirer les plus célèbres constellations.
Admirer l'infiniment grand. Du 6 au 8 août, les amateurs et les professionnels de l'étude des astres auront les yeux levés vers la voûte céleste, à l'occasion de la 31e édition de la Nuit des étoiles, événement créé en 1981. Le spectacle commencera dès le coucher du soleil à 21h30 (heure dans l'Hexagone) et sera optimal à 23 heures à la nuit noire. De nombreuses manifestations sont prévues partout en France et répertoriées par l'Association française d'astronomie.
Après avoir réalisé un petit guide des planètes à repérer dans le ciel d'été, franceinfo vous invite à identifier certaines étoiles et les constellations auxquelles elles appartiennent, avec Eric Lagadec, astronome à l'observatoire de la Côte d'Azur et président de la Société française d'astronomie et d'astrophysique (SF2A). Il livre quelques précieuses clés pour ne pas vous égarer dans l'immensité.
Véga, Deneb, Altaïr, un "triangle" bien visible
Le Triangle d'été n'est pas une constellation en soi, mais un astérisme, une forme géométrique qui apparaît lorsqu'on relie des étoiles issues de constellations différentes. Ici, il s'agit de Deneb dans la constellation du Cygne, Altaïr dans l'Aigle et Véga dans la Lyre. "Le Triangle d'été est assez remarquable. Il est constitué de trois étoiles parmi les plus brillantes du ciel et forme un triangle isocèle très facile à repérer dans l'hémisphère nord", éclaire Eric Lagadec.
"C'est quelque chose qu'on voit toute la nuit pendant l'été et qui nous permet de nous repérer dans le ciel, ajoute-t-il. Véga a servi pendant très longtemps aux calibrations astronomiques, c'est une étoile de référence", précise-t-il. En effet, la plupart des mesures de brillance des étoiles sont faites en comparaison à Véga.
Arcturus et Antarès, les "géantes rouges"
Arcturus et Antarès se trouvent respectivement dans les constellations du Bouvier et du Scorpion. Ces deux étoiles sont "des supergéantes rouges en fin de vie", explique Eric Lagadec. "Elles commencent à expulser du gaz qui s'éloigne de l'étoile et se refroidit", développe l'astronome. Arcturus se situe donc dans le Bouvier, une constellation qui ressemble à un cerf-volant à proximité "de deux constellations que tout le monde connaît : la Grande ourse et la Petite ourse, observe-t-il. Le Bouvier, c'est le gardien des ourses".
Antarès, elle, se trouve dans le Scorpion, une constellation qu'on ne peut voir en intégralité dans l'hémisphère nord. Cette étoile vit ses derniers moments – tout est une question d'échelle temporelle, certes – car "elle va exploser en supernova [une explosion cataclysmique d'une étoile qui, pendant un temps, peut briller plus vivement qu'une galaxie entière composée de centaines de milliards d'étoiles] un jour. On ne sait pas quand, mais le jour où ça arrivera, on pourra la voir à l'œil nu en plein jour, ça sera assez spectaculaire", prophétise Eric Lagadec.
Elle se nomme Antarès, en opposition à la planète Mars. Arès est le dieu de la guerre chez les Grecs, Mars l'est chez les Romains. "Elle est la rivale de la planète rouge, parce qu'elle a une couleur assez semblable", détaille le président de la SF2A. Pour la voir, il faut se tourner plutôt vers le sud et chercher au-dessus de l'horizon.
La Voie lactée, "notre maison"
Enfin, la Nuit des étoiles peut offrir le superbe spectacle de la Voie lactée. Elle s'étend sur environ 100 000 années-lumière et contient 100 à 400 milliards d'étoiles et tient son nom de son apparence depuis la Terre : une traînée de lumière laiteuse. "Observée dès l'Antiquité par les Anciens, elle est ainsi baptisée d'après la mythologie grecque, selon laquelle Héra aurait arraché Héraclès, fils de Zeus, de son sein, faisant ainsi gicler le lait sur la voûte céleste", écrit Futura-Sciences.
"C'est notre maison, notre galaxie", présente Eric Lagadec. "Nous sommes dans le système solaire, c'est-à-dire le Soleil, notre étoile, avec des planètes qui tournent autour. Le Soleil, lui-même, tourne autour du centre de la Voie lactée. Nous sommes dans une immense galaxie, qui possède plusieurs milliards d'étoiles", précise-t-il.
Pour voir cette grande trace blanche fendre les cieux, encore faut-il bénéficier d'un ciel dégagé et débarrassé de toute pollution lumineuse. "Plus vous êtes loin des villes, plus vous aurez de chances de voir la Voie lactée", prévient l'astronome. "Les études montrent qu'actuellement, il y aurait plus d'une étoile sur deux avec un système de planètes dans notre Voie lactée, donc il y aurait des milliards de planètes rien que dans notre galaxie." De quoi faire réfléchir à notre place dans l'univers.
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