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A son retour, Thomas Pesquet va devoir s'habituer "à un univers beaucoup plus banal", confie le spationaute Jean-Pierre Haigneré

Le spationaute français Jean-Pierre Haigneré a partagé, vendredi sur franceinfo, son expérience à l'occasion du retour de Thomas Pesquet sur Terre.

Article rédigé par franceinfo
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L'astronaute français Jean-Pierre Haigneré, à son retour de mission dans l'espace en août 1999. (ESA/CNES)

"Le retour n'est pas vraiment confortable physiquement, mais en même temps, c'est ce que des aventuriers, des explorateurs, recherchent un petit peu. C'est se confronter aux limites de soi-même", a commenté, vendredi 2 juin sur franceinfo, le spationaute Jean-Pierre Haigneré, qui a participé à deux missions spatiales dans les années 90, dont une de six mois.

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L'astronaute Thomas Pesquet fait son retour sur terre, vendredi, après six mois et demi passés à bord de la station spatiale internationale. Il atterrira à 16h09, heure française, au Kazakhstan.

franceinfo : Que ressent-on lorsque l'on quitte la Station spatiale internationale ?

Jean-Pierre Haigneré : C'est un peu comme si on abandonnait une maison de famille. Il y a quand même beaucoup de visiteurs, de tous les pays, qui ont été dans ces stations et qui ont vécu ces aventures. C'était particulièrement triste, mais en même temps, on a hâte, au bout de six mois. On est au bout de la mission, les programmes scientifiques sont interrompus, donc on a déjà la tête au retour sur Terre. Il faut comprendre que, dans ce contexte de vie dans l'espace, on est dans un autre monde. La première chose est déjà de revenir au monde, de revenir sur Terre. D'ailleurs, c'est un geste technique quand même assez délicat. 

Comment se passe le retour sur Terre ? Y a-t-il une appréhension de la part de l'équipage ?

Le Soyouz est un véhicule spatial. Il va rentrer dans l'atmosphère. Il va traverser le plasma. C'est un véhicule qui fait trois mètres de diamètre. Le placement des matériels, qu'on rapporte sur Terre, doit être fait de manière extrêmement précise, pour que le centre de gravité soit au bon endroit. Sinon, on se retrouve 30 à 40 kilomètres plus loin. L'équipage peut être actif pendant la rentrée. Il faut déjà, dans la tête, être complètement "câblé" sur les opérations. Le retour est une opération importante et assez spectaculaire pour les équipages. Dans ce métier-là, il ne faut pas avoir d'appréhension. C'est très physique, très dynamique, très opérationnel par rapport à l'apesanteur où on se déplace assez lentement. Le retour n'est pas vraiment confortable physiquement, mais en même temps, c'est ce que des aventuriers, des explorateurs recherchent un petit peu. C'est se confronter aux limites de soi-même.

Combien de temps faudra-t-il à Thomas Pesquet, pour se remettre physiquement et psychologiquement ? Pensez-vous qu'il pourra se réadapter facilement à la vie sur Terre ?

Les trois premières semaines, il faut être assez attentif, car il y a un certain nombre de systèmes du corps humain qui ont été perturbés. On parle beaucoup de rétablissement physique, mais il y a aussi la réadaptation psychologique à un univers beaucoup plus banal, et pour lequel il n'aura pas immédiatement une mission qui représentera un défi aussi important que celui qu'il a dû affronter pendant son vol. Ce qu'on peut souhaiter pour Thomas est que ce deuxième vol vienne très bientôt pour lui. Cela faisait quand même dix ans qu'un Français n'avait pas volé dans l'espace.

"Le retour n'est pas vraiment confortable physiquement", Jean-Pierre Haigneré

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