Cet article date de plus de deux ans.

Vladimir Poutine démet le patron de l'agence spatiale russe Dmitri Rogozine

Il sera remplacé par Iouri Borissov. Ce dernier avait jusqu'alors le portefeuille de vice-Premier ministre chargé du complexe militaro-industriel russe, qui inclut aussi le domaine spatial.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le président russe Vladimir Poutine discute avec Dmitri Rogozine, à Vostochny (Russie), le 4 septembre 2021 (ALEXEY DRUZHININ / SPUTNIK / AFP)

Le président russe Vladimir Poutine a démis par décret, vendredi 15 juillet, le patron de l'agence spatiale russe Roscosmos, Dmitri Rogozine. Ce dernier était connu pour son style abrasif et son nationalisme outrancier. Dmitri Rogozine, 58 ans, sera remplacé par Iouri Borissov, 65 ans, qui avait jusqu'alors le portefeuille de vice-Premier ministre chargé du complexe militaro-industriel russe, qui inclut aussi le domaine spatial.

Iouri Borissov avait remplacé Dmitri Rogozine à ce poste lors de l'arrivée de ce dernier à la tête de Roscosmos en 2018. A ce poste, Dmitri Rogozine s'est démarqué de l'univers terne des bureaucrates russes à coups de mèmes publiés sur Twitter ou de tirades tapageuses et provocatrices sur Telegram.

En cinq ans à ce poste, il n'est cependant pas parvenu à enrayer le déclin de l'industrie spatiale russe, miné par l'obsolescence, le manque d'innovation et la corruption. La Russie a ainsi perdu, en 2020, le monopole des envois dans l'espace avec ses lanceurs et vaisseaux Soyouz vieillissants mais fiables avec l'arrivée sur scène de SpaceX du milliardaire Elon Musk.

Reprise des vols conjoints vers l'ISS

Depuis l'offensive russe contre l'Ukraine le 24 février, Dmitri Rogozine, qui fut aussi ambassadeur russe auprès de l'Otan, s'est illustré par ses déclarations belliqueuses à l'égard de l'Occident. Il a notamment vanté les destructions que pourraient infliger les armes nucléaires russes.

La coopération russo-occidentale dans le domaine spatial a aussi été plombée par l'assaut de la Russie contre son voisin. Toutefois, la Station spatiale internationale (ISS) "est restée cette petite bulle dans l'espace, hors des guerres terrestres. Un lieu où la Russie, les Etats-Unis et l'Europe collaborent", a commenté sur franceinfo Mathilde Fontez, rédactrice en chef du magazine scientifique Epsiloon. "Même si les collaborations scientifiques entre les astronautes allemands et russes ont été interrompues. Tout s’est passé normalement."

Sans faire le lien avec le départ de Dmitri Rogozine, la Nasa a annoncé vendredi reprendre les vols conjoints avec les Russes vers l'ISS, afin d'assurer "la continuité des opérations" de la station, et ce, malgré les efforts des Etats-Unis pour isoler Moscou. Deux astronautes américains voleront à bord d'une fusée russe Soyouz lors de deux missions distinctes, dont la première prévue pour septembre. Deux cosmonautes russes voleront également à bord de fusées SpaceX, une première.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.