Cet article date de plus de six ans.

Vidéo "Grand moment de vie" ou "ennuyeux" : quand Daniel Cohn-Bendit évoque mai 68

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min - vidéo : 3min
6MEDIA mod cohn bendit adrien WEB
1968 : Daniel Cohn-Bendit, ou le mythe contrarié 6MEDIA mod cohn bendit adrien WEB (franceinfo)
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions

Après avoir parlé de mai 68 pendant 49 ans, Daniel Cohn-Bendit déclare désormais que "c'est ennuyeux". Faut-il le croire ?

"Maintenant, tout le monde a envie de parler de 68 ; j'ai fait ça pendant 49 ans : un an après, deux ans après, cinq ans après, dix ans après... Donc je trouve que c'est ennuyeux maintenant", a déclaré Daniel Cohn-Bendit le 14 mars au micro de France Inter. Alors à défaut d'y croire, revenons sur toutes les commémorations de 1968 par le principal intéressé.

Commençons en 1978 : Cohn-Bendit est interdit de territoire français, mais il parle quand même à la télé. Il est interviewé par Bernard Pivot, qui l'accueille à travers un écran de télévision disposé sur un fauteuil de son plateau. "Nous nous retrouvons dans une situation absurde, où l'on tombe dans n’importe quelle provocation, mais vraiment digne en fin de compte de je ne sais pas quoi..." Si ce n'est pas en Suisse, c'est aux États-Unis, et dix ans après mai 68, il a toujours très très envie de changer le monde : "C'est même plus qu'une envie, c'est un besoin".

"Heureusement, on vit autour de mythes"

Allez, on passe en 1988. Daniel Cohn-Bendit se justifie toujours autant, depuis 20 ans. "Il faut occuper le terrain. Sans faire l'ancien combattant, moi je ne regrette rien, mais c'était un grand moment de notre vie, déclare-t-il. Et je crois que pour beaucoup de journalistes, c'était un grand moment de leur vie, c'est pour ça que les médias parlent beaucoup de 68, c'est pas tellement à cause de 68, c'est à cause de la jeunesse des journalistes qui sont aujourd'hui au pouvoir dans les médias."

1998, Cohn-Bendit a 53 ans, et a gardé sa morgue narcissique : "Si vous voulez mettre tous les narcissiques du monde dans une phrase, vous en avez plus que deux". "Mais quand vous dites 'je suis un mythe', c'est quand même extraordinaire, il faut avoir un recul formidable", lui fait remarquer Patrick Chêne. "La vie est pleine de mythes, lui répond Daniel Cohn-Bendit, heureusement, on vit autour de mythes". Ça fait des années que le "mythe" raconte son mai 68, et enfin, il en a marre.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.