Mort de Maurice Audin : Emmanuel Macron reconnaît la responsabilité de l'État
Emmanuel Macron reconnaît jeudi 13 septembre la responsabilité de l'État dans la disparition de Maurice Audin, militant communiste de l'indépendance en Algérie, arrêté en 1957 alors qu'il avait 25 ans.
Après plus de soixante ans de silence ou de mensonges, à propos de la disparition du jeune mathématicien et père de trois enfants, Maurice Audin, Emmanuel Macron reconnaît la responsabilité de l'État. Professeur à l'université d'Alger, il est arrêté chez lui le 11 juin 1957, en pleine bataille d'Alger, par des parachutistes français. Il ne reviendra jamais. Militant communiste, accusé d'aide au FLN (front de libération nationale), il est officiellement mort en essayant de s'évader, mais en réalité il a été torturé puis assassiné. Pour la famille, même plus de soixante après, c'est un geste important que la vérité soit dite. "J'avais un mois quand mon père a été arrêté et maintenant je suis retraité, c'est quand même très très long", témoigne Pierre Audin, le fils de Maurice Audin.
"On l'a tué au couteau pour faire croire que c'était les Arabes qui l'avaient tué"
Peu avant de mourir en 2013, Paul Aussaresses à l'époque colonel, se confie. Sous les ordres du général Massu, il écrit : "il faut exécuter Audin pour l'exemple. Pour qu'ils [les communistes] s'arrêtent de faire des attentats spectaculaires". Il raconte ensuite par téléphone, au journaliste Jean-Charles Deniau, comment ses hommes ont tué Maurice Audin : "on l'a tué au couteau pour faire croire que c'était les arabes qui l'avaient tué". Le corps n'a jamais été retrouvé. Cette affaire est aussi emblématique de tous les disparus de la guerre d'Algérie qui rendent difficile de sortir de cette guerre et d'en faire le deuil. Emmanuel Macron avait déjà condamné fermement la colonisation pendant la campagne électorale.
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