La Journée mondiale Alzheimer, entre espoir et impatience
Le traitement qui réveille l'espoir des médecins, des malades et de leurs proches : le donépézil, une molécule qui ralentirait l'atrophie de l'hippocampe -le centre de la mémoire dans le cerveau, selon le Professeur Dubois, neurologue et directeur de l'Institut de la mémoire et de la maladie d'Alzheimer. Pourtant, la Haute autorité de santé doute de ses réels effets thérapeutiques depuis 2007, et envisagerait de la dérembourser. L'information a filtré après la tenue de la commission de la transparence de l'HAS le 14 septembre dernier. Depuis, ni démenti, ni confirmation. Silence radio du côté de la Haute autorité.
Cette polémique tombe mal, alors que se tient aujourd'hui la Journée Alzheimer. Et que les chiffres de progression de cette maladie semblent vertigineux. Aujourd'hui, on recense 225.000 personnes malades par an. 860.000 familles sont touchées. Et la Fondation pour la recherche médicale ne semble pas plus optimiste quand elle prédit que "dans 10 ans, chaque famille française sera touchée". Après 85 ans, cette maladie touche une femme sur quatre et un homme sur cinq.
Pour autant, outre le donépézil, testé en phase avancée, mais aussi lors des prémices de la maladie, de nombreuses recherches sont en cours. Appuyées par le plan Alzheimer -le troisième depuis 2001- dont s'est dotée la France en 2008. Un plan sur quatre ans d'1,6 milliards d'euros.
_ Malheureusement, celles-ci sont trop lentes, à l'échelle temporelle des malades dont la mémoire décline de jour en jour. " Le traitement, ce n’est pas pour demain. Les personnes qui sont actuellement touchées par la maladie n’en bénéficieront pas", explique le Pr Dubois dans 20 minutes.
En attendant, les progrès se portent sur le diagnostic et l'accueil des malades. 400 consultations spécialisées ont été mises en place sur tout le territoire.
Des progrès ont également été réalisés pour le bien-être des malades, en limitant la prescription de neuroleptiques, utilisés jusqu'alors comme un pis-aller. C'est d'ailleurs l'objet d'une des dernières recommandations de la Haute autorité de la Santé.
La progression galopante de la maladie ne doit pourtant pas affoler trop vite : 50% des cinquantenaires se plaignent de trous de mémoire, 70% des septuagénaires. Et tous sont loin d'être atteints d'Alzheimer, rassure un médecin de la consultation mémoire de l'hôpital Saint-Joseph à Paris.
Cécile Quéguiner, avec agences
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