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Le déclin du sperme français

La qualité et la quantité du sperme des Français sont en déclin. C'est le constat d'une vaste étude publiée mercredi dans la revue britannique Human Reproduction. Une enquête réalisée pendant 17 ans, pour la première fois à l'échelle d'un pays, sur plus de 26.600 Français.
Article rédigé par Mathias Kern
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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Ce n'est
évidemment pas la première étude sur le sujet. Des travaux précédents, sur des quotas
restreints, montraient déjà que la qualité du sperme n'allait pas en s'améliorant
en France. Mais pour la première fois, l'échantillon observé se rapproche de la
population générale. Plus de 26.600 hommes de 35 ans, non triés en fonction de
leur niveau de fertilité, ont été sélectionnés. Le sperme de plusieurs
centaines d'entre eux a été analysé, chaque année, pendant 17 ans de 1989 à 2005.

Le constat est sans appel, selon les résultats publiés par la revue Human Reproduction. La concentration en spermatozoïdes du sperme a baissé d'un tiers entre 1989 et 2005. Une baisse continue, de l'ordre de 1,9% par an, aboutissant à une réduction totale de 32,2% au bout de 17 ans.

Toujours supérieur
à la norme de l'OMS

Résultat :
chez un homme de 35 ans, en 17 ans, le nombre de spermatozoïdes est passé de 73,6
million/ml à 49,9 million/ml en moyenne. Pas de raison pour l'instant de s'alarmer
pour la fertilité des Français. Ces chiffres restent dans la norme fertile de l'OMS.
L'Organisation Mondiale de la Santé estime qu'il faut un taux supérieur à 15 millions/ml
pour concevoir un enfant. Mais certaines études indiquent cependant que des
concentrations inférieures à 55 millions/ml peuvent influer sur le temps mis à féconder.

Plusieurs
facteurs possibles

L'homme est
confronté à une multi-exposition durant sa vie. Selon les spécialistes, le phénomène
pourrait être lié aux perturbateurs endocriniens. Ce sont ces substances chimiques
comme les pesticides. Autres hypothèses, les produits utilisés dans les
plastiques et les cosmétiques, l'obésité ou la sédentarité pourraient également
avoir un effet néfaste sur la fertilité.

A Paris, c'est
pire

Difficile d'établir
une carte de France des risques. Mais selon le professeur René Habert, de
l'Université Paris-Diderot, l'environnement n'est pas favorable en région
parisienne. Le déclin du sperme serait plus rapide. Selon le chercheur, "actuellement
un homme produit deux fois moins de spermatozoïdes que son grand-père" au
même âge.

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