Le prix Abel, équivalent du Nobel pour les mathématiques, décerné au Français Michel Talagrand : "Une récompense un peu difficile à porter"

C'est le cinquième Français à recevoir ce prix Abel de l’Académie des Sciences de Norvège.
Article rédigé par franceinfo
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Michel Talagrand est le cinquième Français à recevoir le prix Abel. (MAXPPP)

Le prix Abel, l'équivalent du prix Nobel pour les mathématiques, est décerné mercredi 20 mars au Français Michel Talagrand. Le chercheur, ancien directeur de recherche au CNRS, est récompensé pour l’ensemble de ses travaux dans le vaste domaine des probabilités. C'est le cinquième Français à recevoir ce prix Abel de l’Académie des Sciences de Norvège. Il recevra son prix, à Oslo, le 21 mai prochain.

Pour Michel Talagrand, il est "impossible" d'expliciter ses recherches pour le grand public. Elles abordent notamment les processus stochastiques, la concentration des mesures ou encore les verres de spin. Autant de notions qui ne sont pas à la portée du plus grand nombre. "J'ai aidé à éclaircir des points qui sont assez fondamentaux et dont la compréhension aidera les générations futures", préfère dire le chercheur de 72 ans, né à Béziers en 1952. 

"La beauté des mathématiques"

Michel Talagrand a déjà reçu d’autres prix internationaux prestigieux. Mais le prix Abel, il n'aurait "jamais rêvé une seule seconde le recevoir". "On m'a annoncé ça par surprise. Mon cerveau s'est arrêté pendant cinq secondes sous l'effet de la surprise. J'ai téléphoné à mon épouse puisque elle a soutenu mon travail pendant de nombreuses années en ne me dérangeant jamais et elle méritait d'être la première à apprendre la nouvelle", confie-t-il mercredi 20 mars sur France Inter. "C'est une récompense un peu difficile à porter, je n'en dors pas la nuit quasiment, je transpire", ajoute-t-il. Il estime avoir "eu beaucoup plus que ce qu'(il) mérite".

Le nom de Michel Talagrand s’ajoute à une longue liste de chercheurs qui portent depuis longtemps l’excellence de l’école mathématique française. L'ancien directeur de recherche au CNRS avoue son plaisir à avoir embrassé cette matière. "La beauté des mathématiques, c'est qu'il est difficile de pénétrer ce sujet. Mais une fois qu'on l'a pénétré, cela devient plus facile", confie Michel Talagrand. Il reconnaît enfin que "les récompenses sont énormes à l'échelle d'une vie".

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