Le robot Philae est silencieux depuis 10 jours

"Aucun contact n’a été établi avec Philae depuis le jeudi 9 juillet"  ont annoncé ce lundi l’Agence spatiale européenne (ESA) et l'Agence spatiale allemande (DLR) dans des communiqués publiés leurs sites Internet respectifs, ajoutant être en train d’analyser les dernières données envoyées par le robot, pour essayer de comprendre la raison de ce silence.

Status report on my latest attempts to communicate with @philae2014 & forward look for new trajectories around #67P http://t.co/xT8Y71MPsj

— ESA Rosetta Mission (@ESA_Rosetta) July 20, 2015

Alors, qu'est-ce qui aurait pu entraîner ce silence ? Le chef du projet, Stephan Ulamec affirme qu’"une des explications possibles"  étudiées actuellement par le centre de contrôle de l’agence spatiale allemande (DLR), concerne la localisation du robot. "La position de Philae pourrait avoir été légèrement modifiée ", déclare-t-il, expliquant que l’antenne de l’atterrisseur "probablement situé sur un terrain irrégulier",  pourrait également avoir changé de position. Dès lors, cela pourrait avoir des "répercussions quant à la meilleure position que (la sonde) Rosetta doit atteindre pour établir une communication"   avec Philae. La sonde escorte la comète, en gardant toutefois une distance suffisante pour éviter de recevoir les émissions de gaz et de poussière qu'elle envoie.

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Autre problématique : les systèmes transmission et de réception du robot. En effet, selon l’Agence spatiale européenne, "une des deux unités de transmission semble ne pas fonctionner"   tandis qu’"une des deux unités de réception est (déjà) endommagée" . Si Philae possède deux unités de transmission et deux autres de réception, c’est qu’il est programmé pour respectivement alterner entre les deux. Les équipes en charge du projet ont donc tenté de redéfinir à distance ces paramètres pour que le robot ne fonctionne désormais, plus qu’avec une unité de chaque. Il faudra toutefois attendre que Philae "soit rechargé en énergie solaire" , pour savoir si cette tentative a fonctionné. C'est ce qu'avait déjà annoncé Koen Geurts, le responsable technique du projet au sein de la DLR, dans une vidéo diffusée sur Twitter. 

What’s going on with #Philae? @Philae2014 technical project manager Koen Geurts tells us in this #VideoUpdate pic.twitter.com/1CkUVf2jNR

— DLR - English (@DLR_en) July 16, 2015

"Philae est manifestement toujours opérationnel "

Les équipes veulent également essayer d’activer une commande enregistrée dans le système informatique du petit robot. Il s'agit d'une sorte de système prévu en cas d'urgence, qui permet à Philae de ne fonctionner qu'avec cinq instruments scientifiques, au lieu des dix dont il est pourvu. Dans le cas où cela fonctionnerait – et cela a déjà été le cas en novembre 2014 – Philae pourrait être capable de "reprogrammer ses mesures scientifiques" , établir une connexion avec Rosetta et ainsi transmettre à nouveau des données par le biais de la sonde.

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Alors que le statut du robot est toujours "incertain" , aucune des équipes de scientifiques travaillant sur le projet ne compte baisser les bras. Stephan Ulamec, lui, se veut rassurant. "Philae est manifestement toujours opérationnel, parce qu’il continue à nous envoyer des données, même si c’est à des intervalles irréguliers et parfois surprenants. A plusieurs reprises nous avons été inquiets que l’atterrisseur demeure silencieux, mais à maintes reprises , il nous a prouvé le contraire" , déclare le chef du projet. Rappelons qu’une soixantaine d’heures après son atterrissage, en novembre 2014, sur la comète "Tchouri", Philae s’était arrêté faute de batterie et était entré en hibernation. Ce n’est que le 24 juin dernier que le robot s’était "réveillé" après sept mois de silence.

Hello Earth! Can you hear me? #WakeUpPhilae

— Philae Lander (@Philae2014) June 14, 2015

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