Espace : des étudiants toulousains vont simuler la vie sur Mars dans le désert de l'Utah
Ils vont vivre une expérience hors du commun. Sept étudiants de l’Institut supérieur de l'aéronautique et de l'espace (Isae-Supaéro) à Toulouse débutent dimanche 18 février une simulation de la vie sur Mars au cœur du désert de l'Utah aux Etats-Unis. Il s'agit de la 10e édition de cette mission où ces jeunes hommes et femmes vont passer quatre semaines coupés du monde, dans la réplique d'une base spatiale comme il pourrait en exister un jour sur la planète rouge.
Ces étudiants vont devoir cohabiter dans un cylindre vertical de huit mètres de diamètre avec un étage. Des conditions de vies rudimentaires auxquelles se préparent les étudiants. "D'un point de vue humain, j'ai une très grande curiosité pour savoir comment ça va se passer concrètement, et la façon dont je vais réagir dans cet environnement clos, indique Léa, 23 ans. Comment est-ce que moi et l'équipage on va réagir entre nous ? Quels équilibres on va pouvoir trouver ?"
Des aléas du quotidien
Ces questions que se pose Léa sont au cœur de cette mission. Elle doit permettre d'étudier les comportements en milieu confiné, et l'impact de ces conditions de vies sur les expériences des étudiants. Chacun d'entre eux part avec une tâche précise. "Je vais être l'astronome de l'équipage, explique Léa. Je vais essentiellement suivre l'évolution du soleil, prendre des photos régulièrement pour pouvoir voir s'il y a des apparitions de taches solaires. Comment est-ce qu'elles se développent ? Dans quelle direction elles vont ? C'est un principe très intéressant, sur tout ce qui va être le champ magnétique du soleil."
Les aléas du quotidien sur une telle base, Marie, 22 ans, les connaît bien. Elle a participé à la mission en 2023. Cette fois, elle sera commandante : "J'ai l'impression que c'était il y a si peu de temps, donc ça me fait très bizarre de repartir. C'est beaucoup d'excitation." À elle de gérer les imprévus. Ils peuvent être nombreux. "La dernière fois, je me suis cassé la clavicule au bout de trois semaines de mission, raconte Marie. C'était le soir, je suis tombée et me suis fait une belle fracture. J'ai quitté la simulation pour aller me faire opérer. C'est là qu'on voit que c'est important d'avoir un équipage soudé et un bon commandant."
Il est aussi indispensable d'avoir une préparation millimétrée, insiste Stéphanie Lizy-Destrez, l'enseignante-chercheuse qui suit ces étudiants. Il y a de l'enjeu, les laboratoires et agences partenaires attendent des résultats. "Il y a beaucoup de recherches sur les facteurs humains, mais également des recherches sur l'atmosphère, explique Stéphanie Lizy-Destrez. Il y a des agences spatiales qui leur prêtent des équipements qui voleront un jour et ça permet de vérifier les protocoles et d'améliorer les procédures. Donc il y a aussi cet intérêt-là qui est quand même important." Sans oublier l'occasion unique pour ces jeunes de mettre en pratique leurs études et d'attirer l'œil des recruteurs.
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