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Nourrissons de Chambéry: le labo n'est pas incriminé (Touraine)

La ministre de la Santé Marisol Touraine s'est rendue dimanche matin à l'hôpital de Chambéry, après la mort de trois nourrissons dans cet établissement au mois de décembre. Des poches de nutriments seraient en cause. Le laboratoire français qui les a fabriquées a été identifié, mais la ministre n'a pas souhaité dévoiler son identité, estimant qu'à ce stade de l'enquête on ne pouvait pas l'incriminer.
Article rédigé par Cécile Mimaut
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Thierry Guillot Maxppp)

L'enquête se poursuit après l'annonce de la mort de trois nourrissons à la maternité du centre hospitalier de Chambéry en décembre. Décès peut-être dus à un germe présent dans des poches alimentaires qui leur ont été administrées.

"Nous ne pouvons pas aujourd'hui incriminer la fabrication ou la composition de ces poches" (Marisol Touraine)

La ministre de la Santé, Marisol Touraine, s'est rendue à Chambéry dimanche matin. Elle a réaffirmé que tous les lots incriminés avaient été retirés de la circulation. Elle a également confirmé l'information révélée samedi selon laquelle les poches avaient été fabriquées par un laboratoire français. Mais la ministre n'a pas souhaité dévoiler son nom. En tout cas, pas tant que l'enquête n'aura pas déterminé exactement les responsabilités de chacun.

"C'est un laboratoire parfaitement connu et identifié mais nous ne pouvons pas aujourd'hui incriminer la fabrication ou la composition de ces poches. C'est toute la chaîne, depuis la fabrication jusqu'à l'administration du contenu des poches, qui aujourd'hui fait l'objet d'enquêtes multiples ", a-t-elle dit. Et d'ajouter "qu'aucune mesure " aujourd'hui n'avait été prise contre ce laboratoire.

Les familles ont porté plainte 

Les trois familles des nouveau-nés décédés ont porté plainte contre l'hôpital de Chambéry pour homicide involontaire. "On ne veut pas qu'on nous plaigne ", a expliqué Laurent, le père de Chloé, la première victime. "On a saisi la justice pour qu'ils trouvent ce qu'il s'est passé. Il y a une faille dans le système, il faut absolument qu'ils trouvent cette faille pour que ça n'arrive plus jamais ", a-t-il poursuivi.

►►► TEMOIGNAGE  |  "Le bébé allait très bien, il nous faisait des sourires " (Jonathan, père d'un des trois nourrissons)

L'hôpital "assumera" si sa responsabilité est mise en cause, a assuré son directeur Guy-Pierre Martin, affirmant qu'un cas de ce genre était inédit à sa connaissance. Le service de réanimation a été fermé quelques jours et totalement désinfecté avant de rouvrir le 20 décembre dernier. D'après la direction il n'y a aucun risque pour les familles dont les bébés seraient hospitalisés en ce moment.

Beaucoup de questions toujours sans réponse


Les trois nourrissons décédés, dont deux étaient prématurés, avaient été hospitalisés dans le service de réanimation néonatale de l'hôpital le mois dernier. Ils sont morts les 6, 7 et 12 décembre à la suite d'une dégradation brutale de leur état général. Un quatrième, qui présentait des symptômes identiques, a été sauvé in extremis.

Les victimes pourraient avoir été victimes d'un germe présent dans les poches alimentaires utilisées pour nourrir, par perfusion intraveineuse, les bébés prématurés, de trop faible poids à la naissance ou malades.

Parmi les multiples questions que se posent les familles, celle de savoir pourquoi il a fallu attendre trois décès pour que des mesures soient prises...

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