Reportage "Des conditions optimales pour tester nos instruments" : à Rennes, le CNRS inaugure un lieu unique de recherche dédié aux sciences environnementales

Cet espace de 600 m2 offre aux scientifiques des conditions de choix pour mener leurs expérimentations.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La halle expérimentale de l'OSERen, sur le campus de l'université de Rennes. (Jean-Claude MOSCHETTI / OSERen / CNRS Images)

À Rennes, les scientifiques qui étudient les entrailles de la terre ont un nouvel outil. La grande Halle de l'Observatoire des Sciences de l'Environnement vient d'être inaugurée, avec, en plein cœur de l'université, des forages permettant de sonder le sous-sol.

De l'extérieur, on dirait un entrepôt ou un gymnase, mais à l'intérieur, les scientifiques ont installé des laboratoires et ont fait creuser dans le sol deux gros trous, des forages. Ils atteignent les 100 mètres de profondeur et sont bien utiles à la physicienne Camille Bouchez. "On est vraiment dans des conditions qui sont optimales pour pouvoir, ici, tester nos instruments et aussi faire du suivi directement des eaux souterraines", se satisfait la scientifique. 

"Sur cet écran de caméra, ce que l'on voit, c'est comme des petits nuages un peu flous, un peu orangés, c'est le résultat de l'activité microbienne, c’est-à-dire de la vie sous forme de bactéries qui existe dans les eaux souterraines et donc partout sous nos pieds, décrit-elle. C'est un écosystème extrêmement peu connu. On ne savait pas jusque-là qu'il y avait des bactéries qui vivaient dans ces milieux souterrains, donc comprendre cet écosystème et essayer de voir ce qu'il contrôle, c'est ça qui nous intéresse."

Des tests instrumentaux de mesures distribuées de température, au pôle "eau souterraine" de l'OSERen, à Rennes. (Jean-Claude MOSCHETTI / OSERen / CNRS Images)

Meilleure communication

Géologue, écologue, biologiste : de nombreuses disciplines sont réunies au sein de ce bâtiment et c'est bien l'objectif, rappelle Dimitri Lague, directeur de l'Observatoire des sciences de l'environnement de Rennes. "L'idée, c'est qu'en mettant un peu tout le monde dans ces espaces, on favorise les échanges et l'émergence de nouvelles questions. Il y a des enjeux de discipline et aussi des enjeux d'échelle spatiale."

"Souvent, les gens vont travailler à une grande ou petite échelle, mais ne parlent pas ensemble. Donc les mettre ensemble, c'est extrêmement intéressant."

Dimitri Lague, directeur de l'Observatoire des sciences de l'environnement de Rennes

à franceinfo

À l'étage, on retrouve Joris Heyman, un spécialiste de la mécanique des fluides. Dans son laboratoire, il étudie notamment la propagation des PFAS, les polluants éternels, dans le sous-sol. "C'est très dur d'aller dire sur un site s'il y a des PFAS. Ce que l'on fait, nous, c'est qu'on essaye en laboratoire de comprendre le phénomène de transport pour ensuite prédire sur le terrain comment les PFAS vont se diluer au cours du temps et de l'espace."

Stockage du CO2, étude des glissements de terrain ou de la formation des dunes : cette halle permet de développer des expériences en laboratoire avant de les tester en condition réelle, sur le terrain.

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.