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Ultra-Trail du Mont-Blanc : "On est limité en capacité pour éviter un engorgement des sentiers, on ne peut pas accueillir plus de coureurs" explique le directeur

Pour Frédéric Lénard, directeur général de l'Ultra-Trail du Mont-Blanc, la course se déroule en montagne donc son trajet comporte forcément des risques. Mais l'expérience des coureurs et la prévention permettent d'éviter les accidents.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un coureur de l'UTMB sur le parcours en août 2015. (GREGORY YETCHMENIZA / MAXPPP)

"On est limité en capacité pour éviter un engorgement des sentiers, donc, on ne peut pas accueillir plus de coureurs", a expliqué vendredi 26 août sur franceinfo Frédéric Lénard, directeur général de l'Ultra-Trail du Mont-Blanc (UTMB). La course démarre vendredi à 18h de Chamonix (Haute-Savoie). Ce circuit correspond à l'équivalent de quatre marathons en distance et de plus de deux fois l'ascension du Mont-Blanc en dénivelé.

franceinfo : Comment définiriez-vous l'Ultra-Trail du Mont-Blanc ?

Frédéric LénardC'est un évènement qui est devenu iconique pour la discipline à travers le monde. Aujourd'hui, les meilleurs coureurs de la planète veulent tous venir courir l'UTMB un jour. Ce sont huit courses autour du Mont-Blanc, 170 kilomètres, 10 000 mètres de dénivelé et 2 300 coureurs au départ. Elle a de plus en plus de succès et de plus en plus de coureurs veulent y participer. On est limité en capacité pour éviter un engorgement des sentiers. Donc, on ne peut pas accueillir plus de coureurs.

Comment sélectionnez-vous les coureurs ?

Sur l'ensemble de l'évènement, on a 10 000 coureurs et chaque année, on a entre 25 000 et 30 000 coureurs qui présentent leur candidature. On les sélectionne par tirage au sort. Pour accéder au tirage au sort, il faut avoir collecté des points sur les courses du circuit mondial de l'UTMB. Nous organisons 25 courses à travers le monde.

Cette course n'est pas sans risque, les coureurs le savent. Comment pouvez-vous les limiter ?

Nous avons déploré un décès et c'est terrible. On limite les risques puisqu'il y a très peu d'accidents. Les coureurs sont des gens expérimentés, qui connaissent la montagne et qui ont un niveau sportif qui leur permet de courir et de partir dans la montagne. On met en place des moyens très importants en termes de secours et de sécurité en prévention et pour être capable d'intervenir en cas de problème, mais la montagne reste un espace hostile. Pour nous, c'est très important que les coureurs soient en sécurité et qu'on leur offre les meilleures garanties de secours en cas de problème. Ce sont des coureurs qui ont déjà couru de longues distances et qui ont un niveau sportif qui leur permet de courir les 46 heures que dure la course.

Que cherchent les participants ?

C'est au départ une démarche personnelle, un dépassement de soi pour aller chercher ses limites. C'est aussi la communion avec les autres coureurs de la discipline, les gens courent ensemble, se retrouvent ou s'agglomèrent sur la course pour courir ensemble et ils se soutiennent. Pour les Top élite, c'est vraiment un enjeu de compétition et ils viennent chaque année pour se comparer et se battre les uns contre les autres. Les premiers, l'Espagnol Kilian Jornet et l'Américain Jim Walmsley, auront fait le tour en 20h et les derniers en 46h.

Comment faites-vous si les conditions météo posent problèmes ?

On a toujours un ou deux parcours de repli en fonction des conditions météo. S'il y a des situations orageuses, ou des zones où il y a des épisodes de froid importants, à 2 700 m, on est capable de suivre les coureurs et d'adopter des parcours de repli si certaines parties sont trop dangereuses ou d'arrêter les coureurs sur des points bas ou des zones de ravitaillement le temps d'un épisode météo compliqué. Cela peut arriver de façon ultime d'arrêter la course.

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